Manuel pour les étudiants de la ІІІe année Dossier 5.

GALYNA DRANENKO
Littérature française du XIX° siècle. Lecture analytique

DOSSIER 5.   Gustave Flaubert (1821-1880)

Introduction

1. La biographie de Gustave Flaubert
2. Les œuvres et le style de Gustave Flaubert

3. L’histoire de l’écriture et la réception du roman Madame Bovary

Étude de l’extrait du roman Madame Bovary

Résumé du roman « Madame Bovary »

Fille d'un riche fermier, Emma Rouault épouse Charles Bovary, officier de santé et veuf récent d'une femme tyrannique. Elevée dans un couvent, Emma aspire à vivre dans le monde de rêve dont parlent les romans à l'eau de rose qu'elle y a lu. Un bal au château de Vaubyessard la persuade qu'un tel monde existe, mais le décalage qu'elle découvre avec sa propre vie déclenche chez elle une maladie nerveuse. Son mari décide alors de s'installer dans une autre bourgade, siège de comices agricoles renommées, Yonville-l'Abbaye. Là, elle fait connaissance des personnalités locales, Homais, pharmacien progressiste et athée, le curé Bournisien, Léon Dupuis, clerc de notaire, Rodolphe Boulanger, gentilhomme campagnard. La naissance d'une fille la distrait un peu, mais bientôt Emma cède aux avances de Rodolphe. Elle veut s'enfuir avec son amant qui, lâche, l'abandonne. Emma croit en mourir, traverse d'abord une crise de mysticisme, puis plus tard, au théâtre de Rouen, revoit Léon, revenu de Paris. Elle devient très vite sa maîtresse, lors d'une promenade dans un fiacre. Installée dans sa liaison, Emma Bovary invente des mensonges pour revoir Léon, et dépense des sommes importantes, qu'elle emprunte à un marchand trop complaisant, Lheureux.  Un jour, celui-ci exige d'être remboursé. Emma, par peur du jugement qui va être prononcé contre elle, tente d'emprunter auprès de Léon, puis de Rodolphe. Tous deux la repoussent, et Emma s'empoisonne avec l'arsenic dérobé chez le pharmacien.

Extrait du roman Madame Bovary « La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue »

La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie. Il n’avait jamais été curieux, disait-il, pendant qu’il habitait Rouen, d’aller voir au théâtre les acteurs de Paris. Il ne savait ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet, et il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré dans un roman.
Un homme, au contraire, ne devait-il pas, tout connaître, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères ? Mais il n’enseignait rien, celui-là, ne savait rien, ne souhaitait rien. Il la croyait heureuse ; et elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur même qu’elle lui donnait.
Elle dessinait quelquefois ; et c’était pour Charles un grand amusement que de rester là, tout debout à la regarder penchée sur son carton, clignant des yeux afin de mieux voir son ouvrage, ou arrondissant, sur son pouce, des boulettes de mie de pain. Quant au piano, plus les doigts y couraient vite, plus il s’émerveillait. Elle frappait sur les touches avec aplomb, et parcourait du haut en bas tout le clavier sans s’interrompre. Ainsi secoué par elle, le vieil instrument, dont les cordes frisaient, s’entendait jusqu’au bout du village si la fenêtre était ouverte, et souvent le clerc de l’huissier qui passait sur la grande route, nu-tête et en chaussons, s’arrêtait à l’écouter, sa feuille de papier à la main.
Emma, d’autre part ; savait conduire sa maison. Elle envoyait aux malades le compte des visites, dans des lettres bien tournées, qui ne sentaient pas la facture. Quand ils avaient, le dimanche, quelque voisin à dîner, elle trouvait moyen d’offrir un plat coquet, s’entendait à poser sur des feuilles de vigne les pyramides de reines-claudes, servait renversés les pots de confitures dans une assiette, et même elle parlait d’acheter des rince-bouche pour le dessert. Il rejaillissait de tout cela beaucoup de considération sur Bovary.
Charles finissait par s’estimer davantage de ce qu’il possédait une pareille femme. Il montrait avec orgueil, dans la salle, deux petits croquis d’elle, à la mine de plomb, qu’il avait fait encadrer de cadres très larges et suspendus contre le papier de la muraille à de longs cordons verts. Au sortir de la messe, on le voyait sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie.
Il rentrait tard, à dix heures, minuit quelquefois. Alors il demandait à manger, et, comme la bonne était couchée, c’était Emma qui le servait. Il retirait sa redingote pour dîner plus à son aise. Il disait les uns après les autres tous les gens qu’il avait rencontrés, les villages où il avait été, les ordonnances qu’il avait écrites, et satisfait de lui-même, il mangeait le reste du miroton, épluchait son fromage, croquait une pomme, vidait sa carafe, puis s’allait mettre au lit, se couchait sur le dos et ronflait.
Comme il avait eu longtemps l’habitude du bonnet de coton, son foulard ne lui tenait pas aux oreilles ; aussi ses cheveux, le matin, étaient rabattus pêle-mêle sur sa figure et blanchis par le duvet de son oreiller, dont les cordons se dénouaient pendant la nuit. Il portait toujours de fortes bottes, qui avaient au cou-de-pied deux plis épais obliquant vers les chevilles, tandis que le reste de l’empeigne se continuait en ligne droite, tendu comme par un pied de bois. Il disait que c’était bien assez bon pour la campagne.
Sa mère l’approuvait en cette économie ; car elle le venait voir comme autrefois, lorsqu’il y avait eu chez elle quelque bourrasque un peu violente ; et cependant madame Bovary mère semblait prévenue contre sa bru. Elle lui trouvait un genre trop relevé pour leur position de fortune ; le bois, le sucre et la chandelle filaient comme dans une grande maison, et la quantité de braise qui se brûlait à la cuisine aurait suffi pour vingt-cinq plats ! Elle rangeait son linge dans les armoires et lui apprenait à surveiller le boucher quand il apportait la viande. Emma recevait ces leçons ; madame Bovary les prodiguait ; et les mots de ma fille et de ma mère s’échangeaient tout le long du jour, accompagnés d’un petit frémissement des lèvres, chacune lançant des paroles douces d’une voix tremblante de colère.
Du temps de madame Dubuc, la vieille femme se sentait encore la préférée ; mais, à présent, l’amour de Charles pour Emma lui semblait une désertion de sa tendresse, un envahissement sur ce qui lui appartenait ; et elle observait le bonheur de son fils avec un silence triste, comme quelqu’un de ruiné qui regarde, à travers les carreaux, des gens attablés dans son ancienne maison. Elle lui rappelait, en manière de souvenirs, ses peines et ses sacrifices, et, les comparant aux négligences d’Emma, concluait qu’il n’était point raisonnable de l’adorer d’une façon si exclusive.
Charles ne savait que répondre ; il respectait sa mère, et il aimait infiniment sa femme ; il considérait le jugement de l’une comme infaillible, et cependant il trouvait l’autre irréprochable. Quand madame Bovary était partie, il essayait de hasarder timidement, et dans les mêmes termes, une ou deux des plus anodines observations qu’il avait entendu faire à sa maman ; Emma, lui prouvant d’un mot qu’il se trompait, le renvoyait à ses malades.


Fiche de vocabulaire

Mot
2
Explications,  exemples d’emploi

3
Synonymes
4
Antonymes
5
En ukrainien
plat
 Péj. Sans caractère saillant ni qualité frappante.
Conversation plate.
Vieilli C'est un plat personnage, sans personnalité ou méprisable.
Télévision à écran plat. Assiette plate. Cheveux plats, lisses; Talons plats, peu élevés
 (Personnes) Fig. et fam. Être à plat, déprimé, épuisé.Dépourvu de force.
 fade. Vin plat.
Non gazeux. De l'eau plate.
Plat comme une punaise, d'une bassesse morale absolue.
banal, médiocre.
remarquable
Плаский
банальний
exciter
Accroître, rendre plus vif (une sensation, un sentiment). Cela excita encore sa colère, sa rage.
activer, aiguillonner aviver, exalter.
adoucir, endormir, étouffer, apaiser;
викликати
faire des armes
 Spécialt Les armes : l'épée, le fleuret ou le sabre.
pratiquer l’escrime
--
фехтувати
équitation (f)
Action et art de monter à cheval. Faire de l'équitation, du cheval.

--
верхова їзда
exceller
Être supérieur, excellent. Exceller dans sa profession. Exceller en poésie, en musique...
Être très fort
 briller
être médiocre
Відзначатися
initier
Être le premier à instruire, à faire accéder (qqn) à des connaissances.. Initier qqn à la philosophie.
apprendre, conduire, enseigner
--
втаємничувати
raffinement (m)
Caractère de ce qui est raffiné, très délicat. Le raffinement des manières, du goût.
Un raffinement de... : manifestation extrême (d'un sentiment). Par un raffinement de cruauté.
délicatesse
subtilité
grossièreté
тонкощі
enseigner
 Vieilli ou région. Faire connaître.


вчити
en vouloir de
Garder du ressentiment, de la rancune contre (qqn). « Elle lui en voulait de ce calme » (Flaubert), à cause de ce calme.


злитися, дратуватися
pesanteur (f)
Manque de vivacité. « cette lenteur à comprendre, cette pesanteur d'imagination »


вайлувата безтурботність
serein
Dont le calme provient d'une paix morale qui n'est pas troublée.
calme, paisible, tranquille.


s’émerveiller
Éprouver un étonnement agréable devant qqch. d'inattendu qu'on juge merveilleux. S'émerveiller de qqch., devant qqch.
s'extasier.

захоплюватися
aplomb (m)
Fig. Assurance d'une personne que rien ne déconcerte.
assurance

апломб,
самовпевненість
friser
¨     Rendre un son tremblé, double. « le vieil instrument, dont les cordes frisaient » (Flaubert).
¨     Friser les cheveux au fer, avec des bigoudis, des papillotes.
¨     Passer au ras de, effleurer.  frôler, raser. Balle de tennis qui frise le filet.
Fig. Approcher de très près. Elle « devait bien friser la soixantaine »


Деренчати, закручувати,
Зачіпати, наближатися
tourner
Fig. Agencer, arranger (les mots) d'une certaine manière, selon un certain style. Tourner un compliment.


доладно написати (лист)
coquet
Qui a un aspect plaisant, soigné. Tenue, coiffure coquette. Logement, mobilier coquet.


виборний
rejaillir
Fig. Rejaillir sur qqn, se reporter sur lui (par un prolongement de l'effet). « Le génie du maître rejaillit sur ses interprètes » (Maurois).



s’estimer
 Avoir une bonne opinion de soi.


поважати себе
croquis (m)
Esquisse rapide (le plus souvent au crayon, à la plume).
crayon, dessin

ескіз

ordonnance (f)
Prescriptions d'un médecin; écrit qui les contient.  Rédiger, faire une ordonnance. Médicament délivré sur ordonnance. Envoyer une ordonnance à la Sécurité sociale pour se faire rembourser.


рецепт
miroton (m)
Bœuf bouilli coupé en tranches que l'on cuisine avec des oignons, du lard, du vinaigre. Par appos. Du bœuf miroton. — La forme MIRONTON, très fréquente, est fautive.


печеня
rabattu
Qui est abaissé, ou replié. Col rabattu. Chapeau à bords rabattus.  



pêle-mêle
Dans une grande confusion, dans un désordre complet.



cou-de-pied (m)
Partie antérieure et supérieure du pied, entre la cheville et la base des os métatarsiens.


підйом
cheville (f)
Рartie située entre le pied et la jambe.


щиколотка, кісточка
empeigne (f)
Dessus d'une chaussure, du cou-de-pied jusqu'à la pointe.


передок халявки

bourrasque (m)
Coup de vent impétueux et de courte durée. Le vent souffle en bourrasques. — Fig. « Leur apparition avait été accueillie par une bourrasque d'injures et de coups de sifflet » (Maurois).
orage, tempête, tornade, tourbillon, tourmente

буча
prévenir en faveur de, contre 
mettre par avance (qqn) dans une disposition d'esprit favorable ou défavorable à l'égard de qqn, de qqch.
influencer

не злюбити
filer
 (Choses) « L'argent file entre mes doigts comme du sable » (Bernanos). Cinq cents francs, ça file vite!
fondre

танути
braise (f)
 Bois incomplètement réduit en charbons, pouvant encore servir de combustible. Les boulangers retiraient la braise du four.
Arg. vieilli Argent* (monnayé).


вугілля
prodiguer
Accorder, distribuer généreusement, employer sans parcimonie. Prodiguer les millions. — Prodiguer son énergie, son talent. Prodiguer des conseils.
dépenser, déployer

не скупитися
frémissement (m)
Tremblement léger, causé par une émotion. Un frémissement de colère, de plaisir.
frisson


désertion (f)
 Fig. Action de déserter une cause, un parti.
abandon, reniement.
fidélité
зрада
sacrifice (m)
le fait de se sacrifier; le renoncement. Esprit de sacrifice.
Sacrifice de soi. abandon, don,  offre.
abnégation, dévouement

самопожертва
négligence (f)
Manque de précautions, de prudence, de vigilance.
insouciance, laisser-aller.
soin
недбальство
infaillible
 (Personnes) Qui ne peut se tromper; qui n'est pas sujet à l'erreur. Nul n'est infaillible : tout le monde peut se tromper.
 (Choses) Un instinct infaillible.
sûr

безпомильний
irréprochable
À qui, à quoi on ne peut faire aucun reproche. Une mère irréprochable.
parfait

бездоганний
hasarder
Faire, entreprendre (qqch.) en courant le risque d'échouer ou de déplaire. Hasarder une démarche.
Mettre en avant, se risquer à exprimer.
essayer, tenter. avancer

пробувати
anodin
Mod. Inoffensif, sans danger. Une plaisanterie anodine.

important
безневинний
touche (f)
¨     PIERRE DE TOUCHE : fragment de jaspe utilisé pour essayer l'or et l'argent. Fig. Ce qui sert à reconnaître la valeur d'une personne ou d'une chose.  critère, épreuve, test.
¨     Mettre une touche de gaieté, une touche exotique (dans un décor, une description).
¨     Avoir la (une) touche (avec qqn) : plaire manifestement à qqn (cf. Avoir le ticket).
¨     Touches d'une machine à écrire, d'un clavier d'ordinateur, d'une calculette. Téléphone à touches. bouton. Appuyer sur la touche « correction » du minitel.



carton (m)
Dessin en grand, d'après lequel un artiste réalise une fresque, une tapisserie ou un vitrail.
Boîte, réceptacle en carton fort. Mettre ses affaires dans un carton. Carton jaune, rouge (en football)
étude



Compréhension de l’extrait

1. Lisez et traduisez l’extrait.
2. Repérez toutes les caractéristiques de trois personnages

Charles
Emma
Madame Bovary mère
P.ex. : il n’est pas curieux « d’aller voir au théâtre les acteurs de Paris »
P.ex. : elle «  dessinait quelquefois »
P.ex. : elle « semblait prévenue contre sa bru »



3. Citez les phases où l’auteur oppose Charles à un homme dont rêve Emma.
4. En quoi consiste la rivalité de deux femmes. Comment s’exprime-t-elle dans le texte.
5. Quelle est la réaction de Charles à cette rivalité ?

ANALYSE STYLISTIQUE DU TEXTE

1. Quels effets stylistiques procurent les négations employées dans le texte ? Comment caractérisent-elles Charles par rapport à ce qu’il n’est pas ?
2. Repérez dans cet extrait les accumulations et les énumérations et commentez leurs effets stylistiques dans le traitement de l’économie des Bovary et la prodigalité d’Emma.
3. Repérez et commentez les figures de style dans la phrase : « La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie ».
4. Pour le commentaire de texte : l’art du portrait de Gustave Flaubert
·      Brossez le portrait de Charles du point de vue d’Emma.
·      Brossez le portrait de Charles du point de vue du narrateur.
·      Brossez le portrait d’Emma du point de vue de Charles.
·      Brossez le portrait d’Emma du point de vue de la mère de Charles.
·      Brossez le portrait de Madame Bovary mère du point du narrateur.

Exercices de lexique

1.   Trouvez dans la fiche de vocabulaire les synonymes des mots et des expressions, traduisez-les :
croquis; exciter l'émotion; serein; prévenu; en vouloir à qn.

2.  Donnez les antonymes des mots :
curieux; amusement; plat (une conversation); exciter; prodiguer; rabattre 
    
3.  Trouvez les significations des mots friser et plat.

4.  Dans quel sens est employé dans le texte le mot carton m? Quels autres sens peut-il avoir ?

5.  Quelles autres significations peut avoir le mot touche f? Que veut dire l'expression "pierre de touche"?

6.  Traduisez la phrase suivante : « Emma le servait » et expliquez la différence entre les verbes servir qn et servir à qch.

7.   Dans quel sens est employé dans le texte le mot bourrasque? Que veut-il dire encore ?

8.  Donnez les mots de la même racine que le verbe nager et les expressions avec ces mots. Traduisez en français :
плавання; школа плавання; кругосвітне плавання.

9.  Trouvez les mots de la même racine que les mots suivants :
multiple; raffinement; désertion.

10.       Formez les noms avec les verbes suivants:
exciter ; envoyer ; enseigner ; dessiner ; estimer ; poser ; approuver.

11. Mettez les prépositions qui conviennent, s'il le faut:
1. Peu à peu elle s'accoutuma ... prendre cette route de traverse.
2. Nanon avait compris qu'elle pouvait compatir ... les souffrances de sa maîtresse.
3. Vous repentez- vous ... avoir manqué ... vos devoirs?
4. La servante était initiée ...tous les secrets de la maison.
5. Ce chauffeur excelle ...conduire l'auto.
6. Il en voulait ... son complice.
7. Je vais essayer ... faire un croquis à la mine de plomb.
8. Eugénie avait fait vœu ... garder coûte que coûte la toilette de Charles.
9. Il s'empressa ... lui offrir une orange.
10. Daignez ..  vous asseoir.
11. Vous avez tout le loisir... tirer les conclusions de ce travail.
12. Je regrette ... ne pas être venu à temps.

12.       Trouvez les expressions avec le mot pouce.

13. Traduisez en français :
рецепт (страви); рецепт лікаря; виписати рецепт; давати рецепти іншим.
гризти яблука; гризти горіхи; гризти лікті; гризти голову; гризти науку.
чистити черевики; чистити (щіткою) костюм; чистити криницю; чистить трубу (пічну); чистити рибу; чистити яблоко; чистити горіхи.

14. Traduisez et dites en d’autres mots :
conduire sa maison ; ranger le linge ; en vouloir à qn ; exceller à ; du temps de ; aimer infiniment; initier à ; hasarder ; manger sur le pouce ; proscrire une ordonnance.

15. Traduisez par écrit :
1. Відчуваючи наближення старості, батько Руо вирішив втаємничити дочку в тонкощі ведення господарства, однак Емма не виправдала сподівань батька, робота швидко їй набридла, і вона знову віддалася своїм мріянням.
2. Вона могла цілими днями сидіти на дивані та дивитися на розжарене вугілля.
3. До заміжжя Емма мріяла про зустріч з героєм, який би відзначався в усіх галузях людської діяльності. Проте Шарль не вмів ні фехтувати, ні їздити на коні, ні зробити комплімент.
4. Емма дратувалася від його спокою, а він захоплювався її самовпевненістю.
5. Ці ліки продаються лише за рецептом. Нехай Ваш лікар випише рецепт.
6. Дай мені рецепт яловичини міротон. Я подаватиму її з водою без газу.
7. Не зажаючи на власне недбальство, він роздає всім рецепти для вирішення різних проблем.
8. Невинний жарт може викликати в неї гнів. Навіть не пробуй говорити з нею.
9. Бездоганна поведінка та самопожертва дружини є критерієм її вірності.
10. Футболіст отримав жовту картку. Помилитися може кожен.

TEXTE COMPLÉMENTAIRE

« Quand il rentrait au milieu de la nuit … »

      Quand il rentrait au milieu de la nuit, il n’osait pas la réveiller. La veilleuse de porcelaine arrondissait au plafond une clarté tremblante, et les rideaux fermés du petit berceau faisaient comme une hutte blanche qui se bombait dans l’ombre, au bord du lit. Charles les regardait. Il croyait entendre l’haleine légère de son enfant. Elle allait grandir maintenant ; chaque saison, vite, amènerait un progrès. Il la voyait déjà revenant de l’école à la tombée du jour, toute rieuse, avec sa brassière tachée d’encre, et portant au bras son panier ; puis il faudrait la mettre en pension, cela coûterait beaucoup ; comment faire ? Alors il réfléchissait. Il pensait à louer une petite ferme aux environs, et qu’il surveillerait lui-même, tous les matins, en allant voir ses malades. Il en économiserait le revenu, il le placerait à la caisse d’épargne ; ensuite il achèterait des actions, quelque part, n’importe où ; d’ailleurs, la clientèle augmenterait ; il y comptait, car il voulait que Berthe fût bien élevée, qu’elle eût des talents, qu’elle apprît le piano. Ah ! qu’elle serait jolie, plus tard, à quinze ans, quand, ressemblant à sa mère, elle porterait comme elle, dans l’été, de grands chapeaux de paille ! on les prendrait de loin pour les deux sœurs. Il se la figurait travaillant le soir auprès d’eux, sous la lumière de la lampe ; elle lui broderait des pantoufles ; elle s’occuperait du ménage ; elle emplirait toute la maison de sa gentillesse et de sa gaieté. Enfin, ils songeraient à son établissement : on lui trouverait quelque brave garçon ayant un état solide ; il la rendrait heureuse ; cela durerait toujours.
    Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d’être endormie ; et, tandis qu’il s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d’autres rêves.
        Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit jours vers un pays nouveau, d’où ils ne reviendraient plus. Ils allaient, ils allaient, les bras enlacés, sans parler. Souvent, du haut d’une montagne, ils apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de cigogne. On marchait au pas, à cause des grandes dalles, et il y avait par terre des bouquets de fleurs que vous offraient des femmes habillées en corset rouge. On entendait sonner des cloches, hennir les mulets, avec le murmure des guitares et le bruit des fontaines, dont la vapeur s’envolant rafraîchissait des tas de fruits, disposés en pyramide au pied des statues pâles, qui souriaient sous les jets d’eau. Et puis ils arrivaient, un soir, dans un village de pêcheurs, où des filets bruns séchaient au vent, le long de la falaise et des cabanes. C’est là qu’ils s’arrêteraient pour vivre ; ils habiteraient une maison basse, à toit plat, ombragée d’un palmier, au fond d’un golfe, au bord de la mer. Ils se promèneraient en gondole, ils se balanceraient en hamac ; et leur existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie, toute chaude et étoilée comme les nuits douces qu’ils contempleraient. Cependant, sur l’immensité de cet avenir qu’elle se faisait apparaître, rien de particulier ne surgissait ; les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ; et cela se balançait à l’horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais l’enfant se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus fort, et Emma ne s’endormait que le matin, quand l’aube blanchissait les carreaux et que déjà le petit Justin, sur la place, ouvrait les auvents de la pharmacie.

Illustrez le contenu du terme flaubertien du bovarysme avec des idées de cet extrait

Bilan
« Le Bovarysme ou La Mélancolie dans l’œuvre de Gustave Flaubert »

A vous :

ANNEXE

Traduction de l’extrait (par Mykola Loukach) :

Розмови Шарля були пласкі, як вуличні тротуари, загальники проходили в них одноманітною плетеницею в своєму буденному вбранні, не викликаючи ні хвилювання, ні сміху, ні задуми. Він сам признавався, що, живучи в Руані, ні разу не поцікавився сходити в театр подивитись паризьких акторів. Він не вмів ні плавати, ні фехтувати, ні стріляти з пістолета, і, коли Емма якось натрапила в романі на якийсь незнайомий термін верхової їзди, він не зміг пояснити його значення.
А хіба ж мужчина не повинен знати всього, відзначатися у всіх сферах людської діяльності, втаємничувати жінку у всі пориви пристрасті, у всі тонкощі й секрети життя? А от він нічого не вчив її, нічого не знав, нічого не бажав. Він гадав, що Емма щаслива! І її дратували його благодушний спокій, його вайлувата безтурботність і навіть щастя, що вона дарувала йому.
Іноді вона малювала; для Шарля було великою втіхою стояти біля неї й дивитись, як вона схиляється над папером і, мружачись, розглядає свою роботу або ліпить пучками галочки з хліба. Що ж до гри на фортепіано, то чим швидше бігали її пальці, тим більше захоплювався Шарль. Емма с апломбом вистукувала по клавішах, пробігала не відриваючись усю клавіатуру зверху донизу. Старий інструмент із деренчливими струнами вигримував на все село, коли вікно було розчинене, і часто писар судового пристава, проходячи по дорозі без шапки, у виступцях, з якимсь папером у руках, зупинявся послухати.
Крім того, Емма розумілася на господарюванні. Пацієнтам вона надсилала рахунки за візити в формі доладно написаних листів, що не мали нічого спільного з канцелярщиною. У недільні дні, коли на обід приходив якийсь сусіда, вона завжди прихитрялась почастувати його виборною стравою; ренклоди вона майстерно вкладала пірамідками на виноградному листі, варення в неї подавалось на тарілочках; вона навіть мала намір придбати спеціальний посуд для полоскання рота перед десертом. Від усього цього авторитет Боварі чимдалі зростав.
Кінець кінцем Шарль і сам став поважати себе за те, що має таку жінку. Він із гордістю показував відвідувачам її роботи – два ескізи олівцем, які він оправив у широкі рамки й повісив у залі на довгих зелених шнурках. Розходячись з обідні, люди бачили його на порозі дому в гарних вишиваних пантофлях.
З роботи повертався він пізно – о десятій, а то й о дванадцятій ночі. Він просив чогось поїсти, і Емма сама подавала йому, бо служниця вже спала. Він скидав сюртук, щоб почувати себе вільніше за вечерею. Перебере всіх людей, яких зустрічав за день, усі села, в яких побував, усі рецепти, які прописав, і, задоволений із самого себе, доїсть рештки печені, погризе шматочок сиру, схрумає яблуко, доп'є графинчик вина, а потім піде в спальню, ляже горілиць і захропе.
Він давно вже звик спати в нічному ковпаку. Фулярова хустка зсовувалась у нього з голови, і на ранок розкуйовджене волосся лізло йому в вічі, все в пуху – наволочка часто розв'язувалась вночі. Він завжди носив високі чоботи з грубими косими брижами на підйомі і з зовсім прямими, наче натягнутими на дерев'яний копил, передками й халявами. На селі і в таких добре, казав він.
Мати схвалювала таку ощадність; вона приїздила до сина, як і раніше, коли чоловік здіймав дома велику бучу. Проте пані Боварі-мати якось відразу не злюбила невістки. У неї, мовляв, надто великопанські замашки: дрова, цукор і свічки тануть, як у багатому домі, а вугілля спалюється за раз стільки, що стало б на десять обідів! Свекруха розкладала білизну в шафі й навчала невістку, як наглядати за різником, коли той приносить м'ясо. Емма покірно вислухувала ті напучення, пані Боварі на них не скупилась. Увесь день тільки й чути було, що «доню» та «мамо». Обидві говорили, підібравши губи, вимовляли пестливі слова, а голос аж тремтів од притамованої люті.
Коли жила пані Дюбюк, мати почувала себе першою в синовому серці. Тепер любов Шарля до Емми здавалась їй зрадою, грабунком, і вона дивилась на його щастя з німою журбою, як збанкрутілий багач заглядає з вулиці у вікна свого колишнього дому і бачить за столом чужих людей. Мати ніби ненароком нагадувала Шарлю про свої турботи й самопожертву і, порівнюючи їх з Емминим недбальством, доказувала, як нерозважливо любити надмірно таку жінку.

Шарль не знав, що відповідати; він шанував матір і безмежно кохав дружину. Він вважав судження пані Боварі безпомильними, але Емма була в його очах бездоганна. Коли стара їхала додому, він пробував часом несміливо повторити якесь безневинне її зауваження – тими самими словами. Але Емма моментально доводила йому, що він помиляється, і спроваджувала його до хворих.

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