GALYNA DRANENKO
Littérature
française du XIX° siècle. Lecture analytique
DOSSIER 7. Alphonse Daudet (1840-1897)
Introduction
Étude de la nouvelle «Les Mères»
L’approche de
la nouvelle – le contexte historique : la
guerre franco-allemande de 1870
Les Mères
(Souvenir du siège)
Ce matin-là, j'étais allé au mont
Valérien voir notre ami le peintre B..., lieutenant aux mobiles de la Seine.
Justement le brave garçon se trouvait de garde. Pas moyen de bouger.
Il fallut rester à se promener de long en large, comme des matelots de
quart, devant la poterne du fort, en causant de Paris, de la guerre et
de nos chers absents... Tout à coup mon lieutenant qui, sous sa tunique de
mobile, est toujours resté le féroce rapin d'autrefois, s'interrompt, tombe
en arrêt, et me prenant le bras :
— Oh ! le beau Daumier, me dit-il
tout bas, et du coin de son petit œil gris allumé subitement comme l'œil d'un
chien de chasse, il me montrait les deux vénérables silhouettes qui venaient de
faire leur apparition sur le plateau du mont Valérien.
Un beau Daumier en effet. L'homme
en longue redingote marron, avec un collet de velours verdâtre qui semblait
fait de vieille mousse des bois, maigre, petit, rougeaud, le front déprimé,
les yeux ronds, le nez en bec de chouette. Une tête d'oiseau ridé,
solennelle et bête. Pour l'achever, un cabas en tapisserie à fleurs, d'où
sortait le goulot d'une bouteille, et sous l'autre bras une boîte de conserves,
l'éternelle boîte en fer blanc que les Parisiens ne pourront plus voir sans
penser à leurs cinq mois de blocus... De la femme, on n'apercevait d'abord
qu'un chapeau-cabriolet gigantesque et un vieux châle qui la serrait
étroitement du haut en bas comme pour bien dessiner sa misère ; puis, de temps
en temps, entre les ruches fanées de la capote, un bout de nez pointu qui passait,
et quelques cheveux grisonnants et pauvres.
En arrivant sur le plateau, l'homme
s'arrêta pour prendre haleine et s'essuyer le front. Il ne fait pourtant pas
chaud là-haut, dans les brumes de fin novembre ; mais ils étaient venus si
vite...
La femme ne s'arrêta pas, elle.
Marchant droit à la poterne, elle nous regarda une minute en hésitant, intimidée
sans doute par les galons de l'officier, elle aima mieux s'adresser à
la sentinelle, et je l'entendis qui demandait timidement à voir son fils, un
mobile de Paris de la sixième du troisième.
— Restez là, dit l'homme de garde,
je vais le faire appeler.
Toute joyeuse, avec un soupir de
soulagement, elle retourna vers son mari ; et tous deux allèrent s'asseoir à
l'écart sur le bord d'un talus.
J'ai toujours été très curieux de
ces petites scènes silencieuses et intimes qu'on devine encore plus qu'on ne
les voit, de ces pantomimes de la rue qui vous coudoient quand vous
marchez et d'un geste vous révèlent toute une existence ; mais
ici ce qui me captivait surtout, c'était la gaucherie, la naïveté de
mes personnages, et j'éprouvais une véritable émotion à suivre à travers leur
mimique, expressive et limpide comme l'âme de deux acteurs de Séraphin, toutes
les péripéties d'un adorable drame familial..»
Je voyais la mère se disant un beau
matin :
— Il m'ennuie, ce M. Trochu, avec
ses consignes...
Il y a trois mois que je n'ai pas vu mon enfant... Je veux aller l'embrasser.
Le père, timide, emprunté
dans la vie, effaré à l'idée des démarches à faire pour se procurer un
permis, a d'abord essayé de la raisonner:
— Mais tu n'y penses pas, chérie.
Ce mont Valérien est au diable... Comment feras-tu pour y aller, sans voiture?
D'ailleurs c'est une citadelle ! les femmes ne peuvent pas entrer.
— Moi, j'entrerai, dit la mère, et
comme il fait tout ce qu'elle veut, l'homme s'est mis en route, il est allé au
secteur, à la mairie, à l'état-major, chez le commissaire, suant de peur,
gelant de froid, se cognant partout, se trompant de porte, faisant des heures
de queue à un bureau, et puis ce n'était pas celui-là. Enfin, le soir, il est
revenu avec un permis du gouverneur dans sa poche...Le lendemain on s'est levé
de bonne heure, au froid, à la lampe. Le père casse une croûte pour se
réchauffer, mais la mère n'a pas faim. Elle aime mieux déjeuner
là-bas avec son fils. Et pour régaler un peu le pauvre mobile, vite, vite on
empile dans le cabas les provisions de siège, chocolat, confitures, vin cacheté,
tout jusqu'à la boîte, une boîte de huit francs qu'on gardait précieusement
pour les jours de grande disette. Là-dessus les voilà partis. Comme ils arrivaient aux remparts, on venait
d'ouvrir les portes. Il a fallu montrer le permis. C'est la mère qui avait
peur... Mais non! Il paraît qu'on était en règle.
— Laissez passer ! dit
l'adjudant de service. Alors seulement elle respire :
— Il a été bien poli, cet officier.
Et leste comme un perdreau, elle trotte, elle se dépêche. L'homme a peine à lui
tenir pied:
— Comme tu vas vite, chérie !
Mais elle ne l'écoute pas. Là-haut,
dans les vapeurs de l'horizon, le mont Valérien lui fait signe :
— Arrivez vite... il est ici.
Et maintenant qu'ils sont arrivés,
c'est une nouvelle angoisse. Si on ne le trouvait pas! S'il allait ne pas
venir!...
Soudain, je la vis tressaillir,
frapper sur le bras du vieux et se redresser d'un bond... De loin, sous la
voûte de la poterne, elle avait reconnu son pas.
C'était lui !
Quand il parut, la façade du fort
en fut toute illuminée.
Un grand beau garçon, ma foi ! bien
planté, sac au dos, fusil au poing... Il les aborda, le visage ouvert, d'une
voix mâle et joyeuse:
— Bonjour, maman.
Et tout de suite sac, couverture,
chassepot, tout disparut dans le grand chapeau-cabriolet. Ensuite le père eut
son tour, mais ce ne fut pas long. Le cabriolet voulait tout pour lui. Il était
insatiable...
— Comment vas-tu?... Es-tu bien
couvert?... Où en es-tu de ton linge ?
Et, sous les ruches de la capote,
je sentais le long regard d'amour dont elle l'enveloppait des pieds à la tête,
dans une pluie de baisers, de larmes, de petits rires ; un arriéré de trois
mois de tendresse maternelle qu'elle lui payait tout en une fois. Le père était
très ému, lui aussi, mais il ne voulait pas en avoir l'air. Il comprenait que
nous le regardions et clignait de l’œil de notre côté comme pour nous dire
:
«Excusez-la... c'est une femme.»
Si je l'excusais !
Une sonnerie de clairon vint
souffler subitement sur cette belle joie.
— On rappelle... dit l'enfant. Il
faut que je m'en aille.
— Comment ! tu ne déjeunes pas
avec nous ?
— Mais non ! je ne peux pas... Je
suis de
garde pour vingt-quatre heures, tout en haut du fort.
— Oh! fit la pauvre femme ; et elle
ne put pas en dire davantage.
Ils restèrent un moment à se
regarder tous les trois d'un air consterné. Puis le père, prenant la parole :
— Au moins emporte la boîte, dit-il
d'une voix déchirante, avec une expression à la fois touchante et comique de
gourmandise sacrifiée. Mais voilà que, dans le trouble et l'émotion des adieux,
on ne la trouvait plus cette maudite boîte; et c'était pitié de voir ces mains
fébriles et tremblantes qui cherchaient, qui s'agitaient ; d'entendre ces voix
entrecoupées de larmes qui demandaient : « la boîte ! où est la boîte ! » sans
honte de mêler ce petit détail de ménage à cette grande douleur... La boîte
retrouvée, il y eut une dernière et longue étreinte, et l'enfant rentra dans le
fort en courant.
Songez qu'ils étaient venus de bien
loin pour ce déjeuner, qu'ils s'en faisaient une grande fête, que la mère n'en
avait pas dormi de la nuit ; et dites-moi si vous savez rien de plus
navrant que cette partie manquée, ce coin de paradis entrevu et refermé
tout de suite si brutalement.
Ils attendirent encore quelque temps, immobiles à la même
place, les yeux toujours cloués sur cette poterne où leur enfant venait de
disparaître. Enfin l'homme se secoua, toussa deux ou trois coups d'un air très
brave, et sa voix une fois bien assurée :
« Allons ! la mère, en route ! »
dit-il tout haut et fort gaillardement.
Là-dessus il nous fit un grand salut et prit le bras de
sa femme... Je les suivis de l'œil jusqu'au tournant de la route. Le père avait
l'air furieux. Il brandissait le cabas avec des gestes désespérés... La mère,
elle, paraissait calme. Elle marchait à ses côtés, la tête basse, les bras au
corps, Mais par moments, sur ses épaules étroites, je croyais voir son châle
frissonner convulsivement.
Fiche de vocabulaire par ordre
alphabétique
Mot
|
Explications,
exemples d’emploi
|
Synonymes /
antonymes
|
En
ukrainien
|
aimer mieux + inf.
|
Préférer faire qch.
|
краще + інф
|
|
arrêt (m)
|
Point
d'arrêt. Le
lieu où l'on s'arrête, le point de repos.
Sans
arrêt. De
manière continue, sans interruption.
Tomber,
rester en arrêt. S'arrêter
et rester immobile devant quelque chose.
|
||
ne pas bouger
|
Ne
pas bouger d'un lieu. Ne pas le quitter.
|
||
cabas (m)
|
Panier
à provision plat, à anses, généralement fait d'une matière souple (paille
tressée, sparterie, étoffe, etc.). Cabas de tapisserie, d'osier.
|
||
cacheter
|
Appliquer
un cachet sur une lettre ou un objet; fermer hermétiquement avec de la
cire. Cacheter des lettres, un paquet, une boîte, du vin.
Cacheter
une bouteille.
|
Anton. décacheter,
ouvrir.
|
|
captivant
|
Qui
intéresse, séduit par une sorte de fascination irrésistible. Charme
captivant.
|
Synon. attirant,
attachant
|
|
chouette (m)
|
Rapace
nocturne aux yeux gros, ronds, tournés vers l'avant et entourés de disques de
petites plumes effilées, au plumage de tonalité brune, qui se distingue du
hibou par l'absence d'aigrettes de plumes de chaque côté de la tête et qui
existe sous différentes espèces.
|
||
cligner de l’œil
|
Fermer
et ouvrir rapidement un œil à l'adresse d'une personne en signe
d'intelligence.
|
||
consigne (f)
|
Instruction
écrite ou verbale donnée à un militaire, un gardien et, par extension, à
toute personne, sur ce qu'il doit faire et empêcher de faire.
|
Synon. instruction,
ordre
|
|
coudoyer
|
Rencontrer
souvent quelqu'un ou être en contact habituel avec quelqu'un.
|
Synon. croiser,
rencontrer, côtoyer, fréquenter
|
|
déprimé
|
Qui
est en état de dépression.
|
Synon. triste,
morne, brisé, démoralisé
|
|
diable (m)
|
Esprit,
principe du mal.
Ne
croire ni à Dieu ni
à diable. Ne croire en rien.
Donner,
vendre son
âme au diable.
Tirer
le diable par la queue (fam.). Vivre dans la gêne, avec très peu de ressources.
Aller,
demeurer, être, habiter au diable, au diable Vauvert. Excessivement loin.
|
Synon. Démon;
Anton. Dieu.
|
|
disette (f)
|
Manque
de ce qui est nécessaire à la vie du corps et notamment manque de
vivres.
|
Synon. pénurie;
Anton. abondance.
|
|
effarer
|
Troubler,
rendre comme fou.
|
Synon. s'affoler.
|
|
empiler
|
Entasser,
accumuler.
|
||
emprunté
|
Qui
manque de naturel, qui est gêné. Manières empruntées.
|
Synon. gauche,
embarassé, maladroit
|
|
s'essuyer le front
|
S’éponger le front.
|
||
en règle
|
Conformément
aux prescriptions légales, en situation régulière.
Être,
se mettre en règle; avoir des papiers en règle.
|
||
gaillardement
|
D'une
manière décidée, sans donner signe de faiblesse.
|
Synon. hardiment,
crânement
|
|
garde (m/f)
|
Fém. Action, fait de surveiller,
protéger quelqu'un ou quelque chose.
Service
de surveillance assuré par un soldat, un groupe de soldats.
Monter,
prendre la garde. Être de garde; prendre
son tour de garde.
Masc. Personne qui est chargée de la
surveillance d'un lieu, d'une chose.
|
варта
нести варту
вартовий
|
|
gaucherie (f)
|
Manque
d'aisance, d'assurance.
|
Synon. maladresse
|
|
insatiable
|
Qui
n'est jamais satisfait, qui n'a jamais assez (de qch).
|
Synon. avide,
assoiffé
|
|
intimider
|
Troubler
quelqu'un, le remplir de gêne, de confusion.
Être
intimidé par la présence de qn.
|
Synon. embarrasser,
paralyser
|
|
manqué
|
Qui
n'a pas, qui n'est pas réussi.
Film,
livre, œuvre manqué(e); plat manqué; éducation, existence, destinée, manquée;
affaire, expérience manquée; acte manqué.
|
Synon. raté.
|
|
maudire
|
Dire
sur quelque chose tout le mal possible par haine ou par mépris.
|
Synon. détester,
exécrer, blasphémer.
Anton. bénir.
|
|
mousse (m/f)
|
Masc. Jeune garçon qui fait sur un
navire l'apprentissage du métier de marin.
Fém. Amas serré de bulles qui se
forme à la surface de certains liquides lorsqu'ils sont agités ou battus.
Plante
poussant dans des milieux divers (terres, roches, écorces, etc.), généralement
verte, formant un tapis ras et doux constitué de tiges courtes, denses et
serrées.
|
Synon.
matelot,
écume.
|
|
navrant
|
Qui
remplit d'une profonde tristesse. Spectacle navrant.
|
Synon. affligeant, déchirant, désolant,
pénible, pitoyable.
Anton. réconfortant, heureux.
|
|
prendre haleine
|
Prendre
haleine (vieilli), reprendre
haleine. Reprendre sa respiration après un effort.
Prendre
un peu de répit, de repos.
|
звести дух
|
|
quart (m)
|
Période
de service, de veille sur un navire. Homme, matelot, officier de
quart; être de quart; prendre, rendre le quart; faire son quart; quart de
nuit.
|
||
raisonner
|
Exercer
sa raison; user de la raison pour connaître, juger.
|
Synon. penser, réfléchir.
|
|
rapin (m)
|
Apprenti
peintre que l'on chargeait des bas travaux; élève peintre d'un maître privé.
Péj. Peintre médiocre.
|
peintre,
barbouilleur
|
|
rappeler (sous les drapeaux)
|
Ordonner (à des permissionnaires, à des réservistes)
de rejoindre leur corps.
|
||
révéler
|
Faire
connaître à quelqu'un quelque chose qui était ignoré, inconnu, caché ou
secret.
|
Synon. dévoiler; anton. dissimuler.
|
|
rougeaud
|
Qui
est (anormalement) rouge.
|
Synon. congestionné, rubicond; anton. blafard,
blanc, pâle.
|
|
ruche (f)
|
1.
Abri naturel ou construit par l'homme, de forme et de matière variable, où
les abeilles déposent le miel et la cire.
2.
Bande d'étoffe plissée ou froncée qui sert à accompagner et décorer une pièce
de vêtement.
|
||
tenir pied à qn
|
Aller
à la même allure (que quelqu'un).
|
Synon. aller du même pied.
|
|
vapeur (m/f)
|
Masc. Bateau à vapeur.
Fém. Eau vaporisée.
|
Compréhension
1. Ce récit
n’est pas chronologique. Reconstituez l’histoire de ce rendez-vous manqué.
2.
Retrouvez-y les éléments du récits : la situation initiale, l’élément
perturbateur, les péripéties, le dénouement et la situation finale. Par quel
élément de ce récit commence la nouvelle ?
3. Relevez
les portraits de deus époux. Qu’avaient-ils d’émouvant ?
4. De quels
produits se compose leur panier alimentaire ?
5. A travers l’univers et les personnages de
Daumier, c’est dans toute l’histoire sociale et politique du XIXe siècle que
nous pénétrons.
Renseignez-vous sur Honoré Daumier. Expliquez la phrase du texte « le
beau Daumier ».
6. Quelle
couche sociale représentent ces deux vieux ? Justifiez votre réponse par le
texte.
7. Repérez dans le texte les mots et les expressions du champ lexical
« armée ». A quelle époque se
passe l'action de cette nouvelle? De quelle guerre s’agit-il ?
8. Quelle est
la leçon de cette nouvelle ? Quel rapport a-t-elle avec le titre ?
Exercices de
lexique
1. Remplacez les mots en italique par des synonymes :
1. On empile dans le cabas des
provisions de siège.
2. Intimidée sans doute par les galons de l'officier, elle aima mieux s'adresser à la sentinelle.
3. Ces petites scènes silencieuses
vous révèlent toute une existence.
4. Ce qui me captivait surtout, c'était la
gaucherie de mes personnages.
5. Emprunté dans la vie.
6. L'homme a peine à lui tenir pied.
7. Tout à coup mon lieutenant qui,
sans sa tunique de mobile, est
toujours resté le rapin d'autrefois, tombe en arrêt.
8. Justement le brave garçon se trouvait de garde.
9. Pas moyen de bouger.
10. L'homme s'arrêta pour prendre haleine et s'essuyer le front.
11. Il a essayé de la raisonner.
12. Dites-moi si vous savez rien de plus navrant que cette partie manquée.
2. Trouvez les antonymes des mots suivants :
disette; silencieux; honte; intimider; droit (sens propre et sens figuré) ; paradis; cacheter ; maudire.
3. Trouvez les acceptions du mot
tomber.
4. Précisez le sens du verbe rappeler
dans la phrase suivante: « On
rappelle, dit l'enfant.» Traduisez ce verbe en ukrainien:
·
Il fut question de rappeler les divers ambassadeurs de Constantinople.
·
Il ne vous a pas entendu, rappelez-le sur son portable.
·
Il rappela Rodrigue qui s'éloignait et lui demanda de porter à Annie un
bref message.
·
Ce que ça a bien marché, ce soir, quel public en or! Ils nous ont
rappelés quatre fois!
·
Il venait d'écrire pour rappeler près de lui sa femme et son fils,
qu'il n'avait pas revus depuis près de quinze ans.
·
Les centres de mobilisation reçoivent, habillent et arment les
militaires de réserve rappelés sous les drapeaux.
·
Le poète a justement senti qu'une sorte d'accord musical allait
retentir dans l'âme de son lecteur par l'évocation du nid, d'un chant d'oiseau,
des charmes qui nous rappellent vers la vieille maison, vers la première
demeure.
·
Le poète a justement senti qu'une sorte d'accord musical allait
retentir dans l'âme de son lecteur par l'évocation du nid, d'un chant d'oiseau,
des charmes qui nous rappellent vers la vieille maison, vers la première
demeure.
·
Il entendit un cri et fut rappelé aux choses de ce monde.
·
l sera rappelé brièvement comment les progrès des recherches
linguistiques ont contribué, pour leur part, à ce développement actuel de
l'ethnologie.
·
Tout, dans la maison, lui rappelait sa mère.
·
Mais je ne me rappelle pas de vous.
5. Dans quel sens sont employés dans le texte les mots consigne f et ruche ?
Quelles autres significations peuvent-ils avoir?
6. Quelle est la différence entre les mots le vapeur et la vapeur, le
mousse et la mousse ?
7. Formez des substantifs :
cligner; maudit; fébrile; s'interrompre; coudoyer; révéler; effarer;
écouter; éternel; bas.
8. Trouvez la famille étymologique du mot vie (rad. viv-, vif-).
9. Expliquez la formation du mot le
permis.
10. Trouvez les expressions avec le mot
le diable.
11. Comment dire en français:
широкий степ, широкий світ, широкий одяг, широкий вибір, широка натура, широкий жест, широке поняття, широка популярність, широка родина, набути широкого розголосу.
12. Traduisez en ukrainien:
se promener de long en large ;
cligner de l'œil ; être insatiable ; tomber en arrêt ; prendre haleine ; tomber
dans un piège ; une personne bien plantée ; sur une grande échelle ; à la
diable ; à l'écart.
13. Traduisez en français le résumé de la nouvelle :
В часи облоги Парижа старенька мати з чоловіком, дивом отримавши дозвіл губернатора, прямують на гору Валер’єн, щоб навідатися до свого сина, якого вони не бачили багато місяців і з яким вони сподівалися пообідати разом принесеними ними харчами. Але сигнал сурми все зіпсував: він означає, що хлопець мусить нести варту нагорі укріплення. Отож, вони встигли лише обійняти свою дитину.
14. Traduisez par écrit :
1. Цей невисокий червонолиций старий,
зморщений мов яблуко, вдягнутий в сюртук каштанового кольору, зупинився, щоб
звести дух.
2. А його жінка не відчувала втоми та
прямувала до фортеці, щоб якнайшвидше побачити своє дитя.
3. Коли було дотримано всіх вимог,
бідна мати зітхнула з полегшенням, і, спритна як птах, кинулася до казарм.
4. Я одразу ж відчув симпатію до цього
молодого солдата: він був високого зросту, мав гарну статуру, мав серйозний
вигляд, і водночас був привітний.
5. Мати
огорнула свого сина-велетня ніжним поглядом, а її очі виказували, що її життя
було сповненим самозречень та пожертв.
6. Всі
жести та вся поведінка старої свідчили про неосяжну материнську любов.
7. Старий,
намагаючись приховати своє хвилювання, мигнув оком у наш бік, ніби вибичаюсь за
свою дружину.
8. Молодий
солдат не міг довго лишатися зі своїми батьками, оскільки він був на варті.
9. Розгублений
вигляд цього бідолаги викликав жаль.
10.
Мати, тремтячим від сліз голосом, просила сина
зважати на здоров’я.
Étude du texte
1. Les tropes
et les figures stylistiques employés dans le texte :
Trope ou figure de style
|
Texte
|
Fonctionnement et effet
|
la comparaison
|
« un collet de velours verdâtre qui semblait fait de vieille
mousse des bois »
|
|
« le nez en bec de chouette »
|
||
une « tête d'oiseau ridé »
|
||
…
|
||
la métaphore
|
« le beau Daumier »
…
|
|
la métonymie
|
le « cabriolet voulait tout pour lui »
…
|
|
la synecdoque
|
« les deux vénérables silhouettes »
…
|
|
la litote
|
« chers absents »
…
|
|
l’énumération
|
« l'homme s'est mis en route, il est allé au secteur, à la mairie,
à l'état-major, chez le commissaire… »
…
|
|
…
|
2. La caractérisation comme moyen
stylistique et lexical :
Caractériser, c’est livrer les caractères d’un
référent (être ou chose). Par nature, les adjectifs, les adverbes et certains
verbes jouent ce rôle, d’où l’importance de leur choix. Des écarts dans
l’emploi de ces mots élargissent la gamme des procédés de caractérisation.
▼Caractérisation
par l’adjectif
- L’expansion. L’utilisation d’épithètes ou
d’attributs est un cas d’expansion : on les ajoute à des substantifs, on
en emploie plusieurs.
- L’adjectif comme adverbe. Cet emploi constitue un
écart qui peut entrainer la surprise, la concrétisation, le pittoresque.
- L’épithète qualifie un substantif auquel il ne
convient pas : c’est un écart paradigmatique. Effets : expression
plus vive et souvent plus courte. La presse et la publicité utilisent
couramment ce procédé.
▼Caractérisation
par l’adverbe
La
nature de l’adverbe est de caractériser le verbe ou l’adjectif, d’en préciser
le sens. Outre les adverbes usuels, d’innombrables adverbes formés sur
l’adjectif assurent la variété du style. On peut même caractériser un adverbe
par un autre adverbe.
▼Caractérisation
par le verbe
- Il existe des verbes de caractérisation qui ont des
valeurs superlatives ou dépréciatives : ils caractérisent sans le secours
d’adverbes ou d’adjectifs. Les verbes de dérivation peuvent jouer le même rôle
(p.ex., chantonner).
- Le participe présent/ passé est souvent employé
comme adjectif dans la caractérisation.
▼Caractérisation
par le substantif
Le
substantif a pour rôle essentiel de déterminer les êtres et les choses,
c’est-à-dire de les situer dans le réel. Mais de nombreux emplois stylistiques
lui confèrent un rôle ou une valeur de caractérisant.
- Le nom comme attribut. Dans cette fonction le nom
permet souvent la détermination (p.ex., Georges
est médecin). Toutefois, s’il est porteur d’un écart de style (métaphore,
synecdoque..) il devient un caractérisant (p.ex., Georges est un renard!).
- L’introduction d’une relation. Presque toujours le nom
porte un écart de style, quand il est introduit par « de » (p.ex., la gueule de flambeur). Par contre, dans l’expression « un sportif de haut niveau », on ne peut parler d’écart.
- Le substantif adjectivé. Très souvent cette mutation
du nom en adjectif se fait par parataxe : « une pause café » au lieu d’ « une pause pour le café ».
- L’antonomase. Le nom propre est employé à la place
d’un nom commun ou inversement. C’est une variété de métaphore. Par exemple, le siècle de Louis XIV = le dix-septième.
▼Caractérisation
par la subordination
Les
propositions circonstancielles peuvent servir à caractériser un personnage, un
animal, un objet. Par exemple : Il
est tellement bête qu’il prend les mouches pour des abeilles (subordonnée
de conséquence).
▼Caractérisation
et détermination
La
différence entre la détermination et la caractérisation est mince : la
détermination situe un être, une chose dans la réalité et la caractérisation
attire l’attention sur leur caractéristique. La détermination serait objective,
la caractérisation plus subjective : c’est souvent affaire d’intention de
l’auteur et de connotations.
3. Expliquez
le fonctionnement et l’effet stylistique de la synecdoque généralisante
employée dans le titre de la nouvelle. Traduisez-le en ukranien.
TEXTE COMPLÉMENTAIRE
LA POLENTA
La côte Corse, un soir de
novembre. - Nous abordons sous la grande pluie dans un pays complètement
désert. Des charbonniers lucquois nous font une place à leur feu ; puis un
berger indigène, une espèce de sauvage tout habillé de peau de bouc, nous
invite à venir manger la polenta dans sa cabane. Nous entrons, courbés,
rapetissés, dans une hutte où l'on ne peut se tenir debout. Au milieu, des brins
de bois vert s'allument entre quatre pierres noires. La fumée qui s'échappe de
là monte vers le trou percé à la hutte, puis se répand partout, rabattue par la
pluie et le vent. Une petite lampe - le caleil provençal - ouvre un œil timide dans cet air étouffé. Une femme, des
enfants apparaissent de temps en temps quand la fumée s'éclaircit, et tout au
fond un porc grogne. on distingue des débris de naufrage, un banc fait avec des
morceaux de navires, une caisse de bois avec des lettres de roulage, une tête
de sirène en bois peint arrachée à quelque proue, toute lavée d'eau de mer.
La polenta est affreuse. Les
châtaignes mal écrasées ont un goût moisi ; on dirait qu'elles ont
séjourné longtemps sous les arbres, en pleine pluie.
Le bruccioi national vient après,
avec son goût sauvage qui fait rêver de chèvres vagabondes... Nous sommes ici
en pleine misère italienne. Pas de maison, l'abri. Le climat est si beau, la
vie si facile !
Rien qu'une niche pour les jours
de grande pluie.
Et alors qu'importe la fumée, la
lampe mourante, puisqu'il est convenu que le toit, c'est la prison et qu'on ne
vit bien qu'en plein soleil ?
Lisez un
autre texte du recueil « Les Contes du lundi ». Relevez les
descriptions. Quels sens y sont sollicités (la vue, le goût, l’odeur, l’ouïe,
le toucher) ?
Bilan
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