Manuel pour les étudiants de la ІІІe année Dossier 7.

GALYNA DRANENKO
Littérature française du XIX° siècle. Lecture analytique

DOSSIER 7.   Alphonse Daudet (1840-1897)


Introduction


Étude de la nouvelle «Les Mères»

L’approche de la nouvelle – le contexte historique : la guerre franco-allemande de 1870

Les Mères
(Souvenir du siège)

Ce matin-là, j'étais allé au mont Valérien voir notre ami le peintre B..., lieutenant aux mobiles de la Seine. Justement le brave garçon se trouvait de garde. Pas moyen de bouger. Il fallut rester à se promener de long en large, comme des matelots de quart, devant la poterne du fort, en causant de Paris, de la guerre et de nos chers absents... Tout à coup mon lieutenant qui, sous sa tunique de mobile, est toujours resté le féroce rapin d'autrefois, s'interrompt, tombe en arrêt, et me prenant le bras :
— Oh ! le beau Daumier, me dit-il tout bas, et du coin de son petit œil gris allumé subitement comme l'œil d'un chien de chasse, il me montrait les deux vénérables silhouettes qui venaient de faire leur apparition sur le plateau du mont Valérien.
Un beau Daumier en effet. L'homme en longue redingote marron, avec un collet de velours verdâtre qui semblait fait de vieille mousse des bois, maigre, petit, rougeaud, le front déprimé, les yeux ronds, le nez en bec de chouette. Une tête d'oiseau ridé, solennelle et bête. Pour l'achever, un cabas en tapisserie à fleurs, d'où sortait le goulot d'une bouteille, et sous l'autre bras une boîte de conserves, l'éternelle boîte en fer blanc que les Parisiens ne pourront plus voir sans penser à leurs cinq mois de blocus... De la femme, on n'apercevait d'abord qu'un chapeau-cabriolet gigantesque et un vieux châle qui la serrait étroitement du haut en bas comme pour bien dessiner sa misère ; puis, de temps en temps, entre les ruches fanées de la capote, un bout de nez pointu qui passait, et quelques cheveux grisonnants et pauvres.
En arrivant sur le plateau, l'homme s'arrêta pour prendre haleine et s'essuyer le front. Il ne fait pourtant pas chaud là-haut, dans les brumes de fin novembre ; mais ils étaient venus si vite...
La femme ne s'arrêta pas, elle. Marchant droit à la poterne, elle nous regarda une minute en hésitant, intimidée sans doute par les galons de l'officier, elle aima mieux s'adresser à la sentinelle, et je l'entendis qui demandait timidement à voir son fils, un mobile de Paris de la sixième du troisième.
— Restez là, dit l'homme de garde, je vais le faire appeler.
Toute joyeuse, avec un soupir de soulagement, elle retourna vers son mari ; et tous deux allèrent s'asseoir à l'écart sur le bord d'un talus.
J'ai toujours été très curieux de ces petites scènes silencieuses et intimes qu'on devine encore plus qu'on ne les voit, de ces pantomimes de la rue qui vous coudoient quand vous marchez et d'un geste vous révèlent toute une existence ; mais ici ce qui me captivait surtout, c'était la gaucherie, la naïveté de mes personnages, et j'éprouvais une véritable émotion à suivre à travers leur mimique, expressive et limpide comme l'âme de deux acteurs de Séraphin, toutes les péripéties d'un adorable drame familial..»                    
Je voyais la mère se disant un beau matin :
— Il m'ennuie, ce M. Trochu, avec ses consignes... Il y a trois mois que je n'ai pas vu mon enfant... Je veux aller l'embrasser.
Le père, timide, emprunté dans la vie, effaré à l'idée des démarches à faire pour se procurer un permis, a d'abord essayé de la raisonner:
— Mais tu n'y penses pas, chérie. Ce mont Valérien est au diable... Comment feras-tu pour y aller, sans voiture? D'ailleurs c'est une citadelle ! les femmes ne peuvent pas entrer.
— Moi, j'entrerai, dit la mère, et comme il fait tout ce qu'elle veut, l'homme s'est mis en route, il est allé au secteur, à la mairie, à l'état-major, chez le commissaire, suant de peur, gelant de froid, se cognant partout, se trompant de porte, faisant des heures de queue à un bureau, et puis ce n'était pas celui-là. Enfin, le soir, il est revenu avec un permis du gouverneur dans sa poche...Le lendemain on s'est levé de bonne heure, au froid, à la lampe. Le père casse une croûte pour se réchauffer, mais la mère n'a pas faim. Elle aime mieux déjeuner là-bas avec son fils. Et pour régaler un peu le pauvre mobile, vite, vite on empile dans le cabas les provisions de siège, chocolat, confitures, vin cacheté, tout jusqu'à la boîte, une boîte de huit francs qu'on gardait précieusement pour les jours de grande disette. Là-dessus les voilà partis.  Comme ils arrivaient aux remparts, on venait d'ouvrir les portes. Il a fallu montrer le permis. C'est la mère qui avait peur... Mais non! Il paraît qu'on était en règle.
— Laissez passer ! dit l'adjudant de service. Alors seulement elle respire :
— Il a été bien poli, cet officier. Et leste comme un perdreau, elle trotte, elle se dépêche. L'homme a peine à lui tenir pied:
— Comme tu vas vite, chérie !
Mais elle ne l'écoute pas. Là-haut, dans les vapeurs de l'ho­rizon, le mont Valérien lui fait signe :
— Arrivez vite... il est ici.
Et maintenant qu'ils sont arrivés, c'est une nouvelle an­goisse. Si on ne le trouvait pas! S'il allait ne pas venir!...
Soudain, je la vis tressaillir, frapper sur le bras du vieux et se redresser d'un bond... De loin, sous la voûte de la poterne, elle avait reconnu son pas.
C'était lui !
Quand il parut, la façade du fort en fut toute illuminée.
Un grand beau garçon, ma foi ! bien planté, sac au dos, fusil au poing... Il les aborda, le visage ouvert, d'une voix mâle et joyeuse:
— Bonjour, maman.
Et tout de suite sac, couverture, chassepot, tout disparut dans le grand chapeau-cabriolet. Ensuite le père eut son tour, mais ce ne fut pas long. Le cabriolet voulait tout pour lui. Il était insatiable...
— Comment vas-tu?... Es-tu bien couvert?... Où en es-tu de ton linge ?
Et, sous les ruches de la capote, je sentais le long regard d'amour dont elle l'enveloppait des pieds à la tête, dans une pluie de baisers, de larmes, de petits rires ; un arriéré de trois mois de tendresse maternelle qu'elle lui payait tout en une fois. Le père était très ému, lui aussi, mais il ne voulait pas en avoir l'air. Il comprenait que nous le regardions et clignait de l’œil de notre côté comme pour nous dire :
«Excusez-la... c'est une femme.»
Si je l'excusais !
Une sonnerie de clairon vint souffler subitement sur cette belle joie.
— On rappelle... dit l'enfant. Il faut que je m'en aille.
— Comment ! tu ne déjeunes pas avec nous ?
— Mais non ! je ne peux pas... Je suis de garde pour vingt-quatre heures, tout en haut du fort.
— Oh! fit la pauvre femme ; et elle ne put pas en dire davantage.
Ils restèrent un moment à se regarder tous les trois d'un air consterné. Puis le père, prenant la parole :
— Au moins emporte la boîte, dit-il d'une voix déchirante, avec une expression à la fois touchante et comique de gourmandise sacrifiée. Mais voilà que, dans le trouble et l'émotion des adieux, on ne la trouvait plus cette maudite boîte; et c'était pitié de voir ces mains fébriles et tremblantes qui cherchaient, qui s'agitaient ; d'entendre ces voix entrecoupées de larmes qui demandaient : « la boîte ! où est la boîte ! » sans honte de mêler ce petit détail de ménage à cette grande douleur... La boîte retrouvée, il y eut une dernière et longue étreinte, et l'enfant rentra dans le fort en courant.
Songez qu'ils étaient venus de bien loin pour ce déjeuner, qu'ils s'en faisaient une grande fête, que la mère n'en avait pas dormi de la nuit ; et dites-moi si vous savez rien de plus navrant que cette partie manquée, ce coin de paradis entrevu et refermé tout de suite si brutalement.
Ils attendirent encore quelque temps, immobiles à la même place, les yeux toujours cloués sur cette poterne où leur enfant venait de disparaître. Enfin l'homme se secoua, toussa deux ou trois coups d'un air très brave, et sa voix une fois bien assurée :
« Allons ! la mère, en route ! » dit-il tout haut et fort gaillardement.
Là-dessus il nous fit un grand salut et prit le bras de sa femme... Je les suivis de l'œil jusqu'au tournant de la route. Le père avait l'air furieux. Il brandissait le cabas avec des gestes désespérés... La mère, elle, paraissait calme. Elle marchait à ses côtés, la tête basse, les bras au corps, Mais par moments, sur ses épaules étroites, je croyais voir son châle frissonner convulsivement.

Fiche de vocabulaire par ordre alphabétique

Mot
Explications, exemples d’emploi

Synonymes /
antonymes
En ukrainien
aimer mieux + inf.
Préférer faire qch.

краще + інф
arrêt (m)
Point d'arrêt. Le lieu où l'on s'arrête, le point de repos.
Sans arrêt. De manière continue, sans interruption.
Tomber, rester en arrêt. S'arrêter et rester immobile devant quelque chose.


ne pas bouger
Ne pas bouger d'un lieu. Ne pas le quitter. 


cabas (m)
Panier à provision plat, à anses, généralement fait d'une matière souple (paille tressée, sparterie, étoffe, etc.). Cabas de tapisserie, d'osier.


cacheter
Appliquer un cachet sur une lettre ou un objet; fermer hermétiquement avec de la cire. Cacheter des lettres, un paquet, une boîte, du vin.
Cacheter une bouteille.
Anton. décacheter, ouvrir.

captivant
Qui intéresse, séduit par une sorte de fascination irrésistible. Charme captivant.
Synon. attirant,
attachant

chouette (m)
Rapace nocturne aux yeux gros, ronds, tournés vers l'avant et entourés de disques de petites plumes effilées, au plumage de tonalité brune, qui se distingue du hibou par l'absence d'aigrettes de plumes de chaque côté de la tête et qui existe sous différentes espèces.


cligner de l’œil
Fermer et ouvrir rapidement un œil à l'adresse d'une personne en signe d'intelligence. 


consigne (f)
Instruction écrite ou verbale donnée à un militaire, un gardien et, par extension, à toute personne, sur ce qu'il doit faire et empêcher de faire.
Synon. instruction, ordre

coudoyer
Rencontrer souvent quelqu'un ou être en contact habituel avec quelqu'un.

Synon. croiser, rencontrer, côtoyer, fréquenter

déprimé
Qui est en état de dépression.
Synon. triste, morne, brisé, démoralisé

diable (m)
Esprit, principe du mal.
Ne croire ni à Dieu ni à diable. Ne croire en rien.
Donner, vendre son âme au diable.
Tirer le diable par la queue (fam.). Vivre dans la gêne, avec très peu de ressources.
Aller, demeurer, être, habiter au diable, au diable Vauvert. Excessivement loin.
Synon. Démon; Anton. Dieu.

disette (f)
Manque de ce qui est nécessaire à la vie du corps et notamment manque de vivres. 
Synon. pénurie; Anton. abondance.

effarer
Troubler, rendre comme fou.

Synon. s'affoler.

empiler
Entasser, accumuler.


emprunté
Qui manque de naturel, qui est gêné. Manières empruntées. 
Synon. gauche, embarassé, maladroit

s'essuyer le front
S’éponger le front.


en règle
Conformément aux prescriptions légales, en situation régulière. 
Être, se mettre en règle; avoir des papiers en règle.


gaillardement
D'une manière décidée, sans donner signe de faiblesse. 
Synon. hardiment, crânement

garde (m/f)
Fém. Action, fait de surveiller, protéger quelqu'un ou quelque chose.
Service de surveillance assuré par un soldat, un groupe de soldats. 
Monter, prendre la garde. Être de garde; prendre son tour de garde. 
Masc. Personne qui est chargée de la surveillance d'un lieu, d'une chose. 

варта
нести варту
вартовий
gaucherie (f)
Manque d'aisance, d'assurance.
Synon. maladresse

insatiable
Qui n'est jamais satisfait, qui n'a jamais assez (de qch).
Synon. avide, assoiffé

intimider
Troubler quelqu'un, le remplir de gêne, de confusion. 
Être intimidé par la présence de qn. 
Synon. embarrasser, paralyser

manqué
Qui n'a pas, qui n'est pas réussi. 
Film, livre, œuvre manqué(e); plat manqué; éducation, existence, destinée, manquée; affaire, expérience manquée; acte manqué.
Synon. raté.

maudire
Dire sur quelque chose tout le mal possible par haine ou par mépris.

 Synon. détester, exécrer, blasphémer. 
Anton. bénir.

mousse (m/f)
Masc. Jeune garçon qui fait sur un navire l'apprentissage du métier de marin.
Fém. Amas serré de bulles qui se forme à la surface de certains liquides lorsqu'ils sont agités ou battus.
Plante poussant dans des milieux divers (terres, roches, écorces, etc.), généralement verte, formant un tapis ras et doux constitué de tiges courtes, denses et serrées. 
Synon. 
matelot,
écume.

navrant
Qui remplit d'une profonde tristesse.  Spectacle navrant

Synon. affligeant, déchirant, désolant, pénible, pitoyable.
Anton. réconfortant, heureux.

prendre haleine
Prendre haleine (vieilli), reprendre haleine. Reprendre sa respiration après un effort.
Prendre un peu de répit, de repos.

звести дух
quart (m)
Période de service, de veille sur un navire. Homme, matelot, officier de quart; être de quart; prendre, rendre le quart; faire son quart; quart de nuit.


raisonner
Exercer sa raison; user de la raison pour connaître, juger. 
Synon. penser, réfléchir.

rapin (m)
Apprenti peintre que l'on chargeait des bas travaux; élève peintre d'un maître privé.
Péj. Peintre médiocre.
peintre,
barbouilleur

rappeler (sous les drapeaux) 
Ordonner (à des permissionnaires, à des réservistes) de rejoindre leur corps.


révéler
Faire connaître à quelqu'un quelque chose qui était ignoré, inconnu, caché ou secret. 
Synon. dévoiler; anton. dissimuler.

rougeaud
Qui est (anormalement) rouge. 

Synon. congestionné, rubicond; anton. blafard, blanc, pâle.

ruche (f)
1. Abri naturel ou construit par l'homme, de forme et de matière variable, où les abeilles déposent le miel et la cire.
2. Bande d'étoffe plissée ou froncée qui sert à accompagner et décorer une pièce de vêtement.


tenir pied à qn
Aller à la même allure (que quelqu'un).
Synon. aller du même pied.

vapeur (m/f)
Masc. Bateau à vapeur.
Fém. Eau vaporisée.



Compréhension

1. Ce récit n’est pas chronologique. Reconstituez l’histoire de ce rendez-vous manqué.
2. Retrouvez-y les éléments du récits : la situation initiale, l’élément perturbateur, les péripéties, le dénouement et la situation finale. Par quel élément de ce récit commence la nouvelle ?
3. Relevez les portraits de deus époux. Qu’avaient-ils d’émouvant ?
4. De quels produits se compose leur panier alimentaire ?
5. A travers l’univers et les personnages de Daumier, c’est dans toute l’histoire sociale et politique du XIXe siècle que nous pénétrons. Renseignez-vous sur Honoré Daumier. Expliquez la phrase du texte « le beau Daumier ».
6. Quelle couche sociale représentent ces deux vieux ? Justifiez votre réponse par le texte.
7. Repérez dans le texte les mots et les expressions du champ lexical « armée ». A quelle époque se passe l'action de cette nouvelle? De quelle guerre s’agit-il ?
8. Quelle est la leçon de cette nouvelle ? Quel rapport a-t-elle avec le titre ?

Exercices de lexique

1. Remplacez les mots en italique par des synonymes :
1. On empile dans le cabas des provisions de siège.
2. In­timidée sans doute par les galons de l'officier, elle aima mieux s'adresser à la sentinelle.
3. Ces petites scènes silencieuses vous révèlent toute une existence.
4. Ce qui me captivait surtout, c'était la gaucherie de mes personnages.
5. Emprunté dans la vie.
6. L'homme a peine à lui tenir pied.
7. Tout à coup mon lieutenant qui, sans sa tunique de mobile, est toujours resté le rapin d'autrefois, tombe en arrêt.
8. Jus­tement le brave garçon se trouvait de garde.
9. Pas moyen de bouger.
10. L'homme s'arrêta pour prendre haleine et s'essuyer le front.
11. Il a essayé de la raisonner.
12. Dites-moi si vous savez rien de plus navrant que cette partie manquée.

2. Trouvez les antonymes des mots suivants :
disette; silencieux; honte; intimider; droit (sens propre et sens figuré) ; paradis; cacheter ; maudire.

3. Trouvez les acceptions du mot tomber.

4. Précisez le sens du verbe rappeler dans la phrase suivante: « On rappelle, dit l'enfant.» Traduisez ce verbe en ukrainien:
·      Il fut question de rappeler les divers ambassadeurs de Constantinople.
·      Il ne vous a pas entendu, rappelez-le sur son portable.
·      Il rappela Rodrigue qui s'éloignait et lui demanda de porter à Annie un bref message.
·      Ce que ça a bien marché, ce soir, quel public en or! Ils nous ont rappelés quatre fois! 
·      Il venait d'écrire pour rappeler près de lui sa femme et son fils, qu'il n'avait pas revus depuis près de quinze ans.
·      Les centres de mobilisation reçoivent, habillent et arment les militaires de réserve rappelés sous les drapeaux.
·      Le poète a justement senti qu'une sorte d'accord musical allait retentir dans l'âme de son lecteur par l'évocation du nid, d'un chant d'oiseau, des charmes qui nous rappellent vers la vieille maison, vers la première demeure.
·      Le poète a justement senti qu'une sorte d'accord musical allait retentir dans l'âme de son lecteur par l'évocation du nid, d'un chant d'oiseau, des charmes qui nous rappellent vers la vieille maison, vers la première demeure.
·      Il entendit un cri et fut rappelé aux choses de ce monde.
·      l sera rappelé brièvement comment les progrès des recherches linguistiques ont contribué, pour leur part, à ce développement actuel de l'ethnologie.
·      Tout, dans la maison, lui rappelait sa mère. 
·      Mais je ne me rappelle pas de vous.

5. Dans quel sens sont employés dans le texte les mots consigne f et ruche ? Quelles autres significations peuvent-ils avoir?

6. Quelle est la différence entre les mots le vapeur et la vapeur, le mousse et la mousse ?

7. Formez des substantifs :
cligner; maudit; fébrile; s'interrompre; coudoyer; révéler; effarer; écouter; éternel; bas.

8. Trouvez la famille étymologique du mot vie (rad. viv-, vif-).

9. Expliquez la formation du mot le permis.

10. Trouvez les expressions avec le mot le diable.

11. Comment dire en français:
широкий степ, широкий світ, широкий одяг, широкий вибір, широка натура, широкий жест, широке поняття, широка популярність, широка родина, набути широкого розголосу.

12. Traduisez en ukrainien:
se promener de long en large ; cligner de l'œil ; être insatiable ; tomber en arrêt ; prendre haleine ; tomber dans un piège ; une personne bien plantée ; sur une grande échelle ; à la diable ; à l'écart.

13. Traduisez en français le résumé de la nouvelle :

В часи облоги Парижа старенька мати з чоловіком, дивом отримавши дозвіл губернатора, прямують на гору Валер’єн, щоб навідатися до свого сина, якого вони не бачили багато місяців і з яким вони сподівалися пообідати разом принесеними ними харчами. Але сигнал сурми все зіпсував: він означає, що хлопець мусить нести варту нагорі укріплення. Отож, вони встигли лише обійняти свою дитину.

14. Traduisez par écrit :

1.    Цей невисокий червонолиций старий, зморщений мов яблуко, вдягнутий в сюртук каштанового кольору, зупинився, щоб звести дух.
2.    А його жінка не відчувала втоми та прямувала до фортеці, щоб якнайшвидше побачити своє дитя.
3.    Коли було дотримано всіх вимог, бідна мати зітхнула з полегшенням, і, спритна як птах, кинулася до казарм.
4.    Я одразу ж відчув симпатію до цього молодого солдата: він був високого зросту, мав гарну статуру, мав серйозний вигляд, і водночас був привітний.
5.    Мати огорнула свого сина-велетня ніжним поглядом, а її очі виказували, що її життя було сповненим самозречень та пожертв.
6.    Всі жести та вся поведінка старої свідчили про неосяжну материнську любов.
7.    Старий, намагаючись приховати своє хвилювання, мигнув оком у наш бік, ніби вибичаюсь за свою дружину.
8.    Молодий солдат не міг довго лишатися зі своїми батьками, оскільки він був на варті.
9.    Розгублений вигляд цього бідолаги викликав жаль.
10.                 Мати, тремтячим від сліз голосом, просила сина зважати на здоров’я.

Étude du texte

1. Les tropes et les figures stylistiques employés dans le texte :

Trope ou figure de style
Texte
Fonctionnement et effet
la comparaison
« un collet de velours verdâtre qui semblait fait de vieille mousse des bois »

« le nez en bec de chouette »

une « tête d'oiseau ridé »


la métaphore
« le beau Daumier »

la métonymie
le «  cabriolet voulait tout pour lui »

la synecdoque
« les deux vénérables silhouettes »

la litote
« chers absents »

l’énumération
« l'homme s'est mis en route, il est allé au secteur, à la mairie, à l'état-major, chez le commissaire… »




2. La caractérisation comme moyen stylistique et lexical :
Caractériser, c’est livrer les caractères d’un référent (être ou chose). Par nature, les adjectifs, les adverbes et certains verbes jouent ce rôle, d’où l’importance de leur choix. Des écarts dans l’emploi de ces mots élargissent la gamme des procédés de caractérisation.
Caractérisation par l’adjectif
- L’expansion. L’utilisation d’épithètes ou d’attributs est un cas d’expansion : on les ajoute à des substantifs, on en emploie plusieurs.
- L’adjectif comme adverbe. Cet emploi constitue un écart qui peut entrainer la surprise, la concrétisation, le pittoresque.
- L’épithète qualifie un substantif auquel il ne convient pas : c’est un écart paradigmatique. Effets : expression plus vive et souvent plus courte. La presse et la publicité utilisent couramment ce procédé.
Caractérisation par l’adverbe
La nature de l’adverbe est de caractériser le verbe ou l’adjectif, d’en préciser le sens. Outre les adverbes usuels, d’innombrables adverbes formés sur l’adjectif assurent la variété du style. On peut même caractériser un adverbe par un autre adverbe.
Caractérisation par le verbe
- Il existe des verbes de caractérisation qui ont des valeurs superlatives ou dépréciatives : ils caractérisent sans le secours d’adverbes ou d’adjectifs. Les verbes de dérivation peuvent jouer le même rôle (p.ex., chantonner).
- Le participe présent/ passé est souvent employé comme adjectif dans la caractérisation.
Caractérisation par le substantif
Le substantif a pour rôle essentiel de déterminer les êtres et les choses, c’est-à-dire de les situer dans le réel. Mais de nombreux emplois stylistiques lui confèrent un rôle ou une valeur de caractérisant.
- Le nom comme attribut. Dans cette fonction le nom permet souvent la détermination (p.ex., Georges est médecin). Toutefois, s’il est porteur d’un écart de style (métaphore, synecdoque..) il devient un caractérisant (p.ex., Georges est un renard!).
- L’introduction d’une relation. Presque toujours le nom porte un écart de style, quand il est introduit par « de » (p.ex., la gueule de flambeur). Par contre, dans l’expression « un sportif de haut niveau », on ne peut parler d’écart.
- Le substantif adjectivé. Très souvent cette mutation du nom en adjectif se fait par parataxe : « une pause café » au lieu d’ « une pause pour le café ».
- L’antonomase. Le nom propre est employé à la place d’un nom commun ou inversement. C’est une variété de métaphore. Par exemple, le siècle de Louis XIV = le dix-septième.
Caractérisation par la subordination
Les propositions circonstancielles peuvent servir à caractériser un personnage, un animal, un objet. Par exemple : Il est tellement bête qu’il prend les mouches pour des abeilles (subordonnée de conséquence).
Caractérisation et détermination
La différence entre la détermination et la caractérisation est mince : la détermination situe un être, une chose dans la réalité et la caractérisation attire l’attention sur leur caractéristique. La détermination serait objective, la caractérisation plus subjective : c’est souvent affaire d’intention de l’auteur et de connotations.

3. Expliquez le fonctionnement et l’effet stylistique de la synecdoque généralisante employée dans le titre de la nouvelle. Traduisez-le en ukranien.

TEXTE COMPLÉMENTAIRE

LA POLENTA

La côte Corse, un soir de novembre. - Nous abordons sous la grande pluie dans un pays complètement désert. Des charbonniers lucquois nous font une place à leur feu ; puis un berger indigène, une espèce de sauvage tout habillé de peau de bouc, nous invite à venir manger la polenta dans sa cabane. Nous entrons, courbés, rapetissés, dans une hutte où l'on ne peut se tenir debout. Au milieu, des brins de bois vert s'allument entre quatre pierres noires. La fumée qui s'échappe de là monte vers le trou percé à la hutte, puis se répand partout, rabattue par la pluie et le vent. Une petite lampe - le caleil provençal - ouvre un œil  timide dans cet air étouffé. Une femme, des enfants apparaissent de temps en temps quand la fumée s'éclaircit, et tout au fond un porc grogne. on distingue des débris de naufrage, un banc fait avec des morceaux de navires, une caisse de bois avec des lettres de roulage, une tête de sirène en bois peint arrachée à quelque proue, toute lavée d'eau de mer.
La polenta est affreuse. Les châtaignes mal écrasées ont un goût moisi ; on dirait qu'elles ont séjourné longtemps sous les arbres, en pleine pluie.
Le bruccioi national vient après, avec son goût sauvage qui fait rêver de chèvres vagabondes... Nous sommes ici en pleine misère italienne. Pas de maison, l'abri. Le climat est si beau, la vie si facile !
Rien qu'une niche pour les jours de grande pluie.
Et alors qu'importe la fumée, la lampe mourante, puisqu'il est convenu que le toit, c'est la prison et qu'on ne vit bien qu'en plein soleil ?

Lisez un autre texte du recueil « Les Contes du lundi ». Relevez les descriptions. Quels sens y sont sollicités (la vue, le goût, l’odeur, l’ouïe, le toucher) ?

Bilan





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