Littérature
française du XXe siècle = Французька література ХХ століття: У 2 ч. / Укл. Г.Ф. Драненко, О.О. Матвєєва. – Чернівці: Рута, 2007. –
Частина 1. – 88 с.
DOSSIER 3. MAURICE DRUON
(1918-2009)
Sa vie et son œuvre
Maurice Druon est né à Paris
en 1918. Il est l'arrière-neveu du poète Charles Cros et le neveu de Joseph
Kessel. Il passe son enfance en Normandie et fait ses études secondaires au
lycée Michelet. Maurice Druon est lauréat du Concours général en 1936. Il commence à publier ses premiers écrits, à
l’âge de dix-huit ans, dans des revues et journaux littéraires. De 1937 à 1939, Maurice Druon est élève des
Sciences politiques. Pendant la guerre, il participe à la Résistance. Il
s'évade de France en 1942, traverse clandestinement l’Espagne et le Portugal
pour s’engager dans les rangs de la France libre, à Londres.
Druon
commence sa carrière en 1942, avec une pièce en trois actes, Mégarée.
En
1943, il compose, avec son oncle Joseph Kessel, les paroles du Chant des Partisans. Il est correspondant de guerre
auprès des armées françaises et alliées jusqu’à la fin de la guerre. À partir
de 1946, il se consacre à l'écriture.
Il compose une grande
série romanesque La fin des hommes qui comporte trois
volumes, dont le premier, Les grandes
familles, obtient le prix
Goncourt en 1948, et sera suivi de La
chute des corps (1950) et de Rendez-vous aux enfers (1951).
Après le roman La volupté d'être qui paraît en 1954,
Maurice Druon entreprend une fresque
historique Les rois maudits, cinq
volumes qui sortiront des presses entre 1955 et 1960. L'écrivain brosse des
tableaux colorés évoquant Philippe IV le
Bel et sa descendance. C'est pendant cette période que paraîtront également un petit roman L'hôtel de
Mondez (1957), un livre pour enfants Titsou ou les
pouces verts (1957) et une
biographie, Alexandre le Grand. Le
premier volume des Mémoires de Zeus qui paraît en 1963, Notes et maximes sur le pouvoir et Paris, de
César à Saint-Louis, publiés en
1965, sont les derniers d'une œuvre qui comporte actuellement 26 volumes.
En 1966, il obtient le prix
Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre et en 1998, le prix
Saint-Simon. Le 8 décembre 1966 Maurice Druon est élu à l'Académie française,
il en deviendra le secrétaire perpétuel le 7 novembre 1985. Il a été Ministre
des Affaires culturelles en 1973 et 1974 et député de Paris de 1978 à 1981. Ces
dernières œuvres sont des essai
socio-politiques: Attention la France !
(1981), Réformer la démocratie (1982), La Culture et l’État
(1985), Lettre aux Français sur leur langue et leur âme (1994), Le bon français (1999), La France aux ordres d'un
cadavre (2000).
Étude du roman-fleuve
«La fin des hommes» (1948-1951)
1. Roman-fleuve français
au XXème siècle
On appelle roman-fleuve un roman dans lequel
le cours du récit se déroule, comme l’eau du fleuve, selon un débit variable,
tantôt rapide, tantôt plus lent. La construction d’un roman-fleuve suppose une
unité d’atmosphère, une grande maîtrise du temps comme structure organisatrice,
un sens aigu de la composition, une finesse psychologique à toute épreuve.
La paternité en reviendrait à Romain Roland à propos de son Jean-Cristophe (1904-1912) qui compte
dix volumes évoquant successivement la jeunesse, la maturité et la « sérénité »
du héros. Cette œuvre touche par bien des points l’autobiographie: on y
retrouve les idées, les souvenirs, les drames sentimentaux de l’auteur.
L’expérience de l’auteur nourrit sans cesse le livre. Pour l’auteur, grand
mélomane, il s’agit de rompre avec la tradition du roman français qui
privilégie la succession logique des faits, et de promouvoir un « roman
musical » dont la matière doit être le sentiment, et , de préférence le
sentiment dans ses formes les plus générales, les plus humaines, avec toute
l’intensité dont il est capable.
Dans les années 30-50 du XXIème siècle
paraissent plusieurs romans-fleuves: Les
Thibault de R. Martin du Gard, Chronique
des Pasquier de G. Duhamel, Monde
réel d’Aragon, Hommes de bonne
volonté de J. Romain. Tout cet ensemble, auquel on peut ajouter le cycle de
M. Druon La fin des hommes, constitue
un massif impressionnant. Il y est question de dire le monde en prenant appui
sur ses acteurs.
Multiplicité touffue des personnages,
foisonnement des événements, abondance des conflits, croisement des intrigues,
tout ce beau désordre, celui de la vie, exige de l’écrivain une grande maîtrise
des procédés narratifs. Le roman cesse d’être un récit de vie, un compte rendu
social, se veut expérience spirituelle d’hommes et de civilisations en
mouvement.
2. Présentation du roman La fin des
hommes et de ses personnages
La série romanesque La
fin des hommes comporte trois volumes: Les grandes
familles, La chute des
corps et Rendez-vous aux enfers. C'est un cycle romanesque
d'inspiration naturaliste, une chronique cynique et sévère de la grande
bourgeoisie l'affaires durant l'avant-guerre.
Ce tableau révèle un romancier dans la
tradition du XIXe siècle.
Noël Schoudler, patriarche
tyrannique, omniprésent et omniscient, grand patron de la Banque Schoudler, ne
supporte pas la moindre opposition à ses décisions, nul ne doit lui résister
faute de payer le prix fort; ses décisions seules font loi. Il n’hésitera pas à
mettre son fils François en
difficultés afin de lui apprendre ce qu’est la vie réelle du monde des
affaires, simplement parce que leurs idées quant à la gestion d’une entreprise
s’opposent; pour avoir voulu moderniser l’empire Schoudler, François et sa
famille payeront le prix fort; le jeune baron se suicidera et tout Paris
tiendra le père pour responsable à juste titre.
La banque Schoudler fait et défait les hommes
politiques, fait en sorte que des postes importants soient offerts dans tous
les domaines à ceux qui peuvent lui être utiles. Rien ni personne de doit
résister, tous et tout doivent servir les intérêts de l’empire. Pourtant on ne
dirige pas impunément le destin des autres, il arrive parfois que le destin se
retourne contre vous et alors ceux qui autrefois se disaient des amis,
disparaissent comme par enchantement.
Autour d’eux gravitent, entre autres, Simon Lachaume, secrétaire et homme de
main du grand patron, homme d’origine
modeste, ambitieux, flanqué d’une épouse trop banale et d’une mère exigeante.
Il y a le cousin Lucien Maublanc,
mouton noir de la famille, grand amateur de jolies filles, prêt à tout pour
embêter le « grand homme ». Pour ne citer que ceux-là, car cette
fresque comprend une série de personnages dont la description à chaque
apparition est aussi ironique que colorée.
Quant aux femmes, il est évident qu’elles ne
sont là que pour faire en sorte que les hommes de la famille soient à l’abri
des contingences quotidiennes, à condition de rester à leur place. Celles qui
« fautent » comme on disait à l’époque, ne peuvent évidemment pas se
faire avorter, dans les « grandes familles », cela ne se fait pas; la
pupille du banquier devra épouser un homme du choix de son tuteur, puisque
celui qu’elle aime est marié - et tant pis si le mari est vieux gâteux et
moche, du moment qu’il soit riche et apporte ainsi sa pierre à l’édifice Schoudler.
Que l’enfant soit mis en pension dans un couvent, que sa mère superficielle et
sotte ne désire même pas s’en occuper n’est guère important aux yeux de tous
ces gens égoïstes et cruels.
C’est contre cela que luttera Jacqueline, la femme de François, lorsqu’elle aura compris le rôle de son
beau-père dans la banqueroute du fils. Elle choisira de vivre au domaine où
elle et François furent heureux; leurs
enfants Marie-Ange et Jean-Noël restent auprès du vieux tyran. Le caractère
du vieux Schoudler ne s’améliore pas en vieillissant, son épouse est décédée
elle aussi, sans lui pardonner la mort de leur fils unique, il n’hésitera pas à
agir avec méchanceté pour se venger de Jacqueline qui va se perdre dans un
nouveau mariage, sans bonheur.
Dans le troisième volet de cette saga
familiale impressionnante, ce sont les enfants Schoudler (Jean-Noël et Marie
Ange) qui survivent aux drames où la vanité de leur grand père a plongé la
famille. Désargentés, il se fait gigolo, elle cherche un riche mari... mais ils
portent en eux la malédiction familiale, avec un certain parfum d’inceste.
A travers la famille Schoudler et les
personnages satellites qui l’entourent, les trois tomes du cycle « La fin
des hommes » constituent un roman-fleuve où Maurice Druon nous fait partir
à la rencontre d’une société telle que les décrivaient Balzac et Zola, une
fresque impressionnante des milieux de la politique et de la finance, avec
toutes les magouilles et les lâchetés qui les accompagnent.
Tout comme Zola, avec les Rougon-Macquart ,
nous faisait partager les vicissitudes de la société du dix-neuvième siècle, et
Balzac avec « La Comédie humaine » décrivait le dix-huitième,
Maurice Druon nous livre aussi une comédie humaine avec ses drames, ses
mesquineries, transposée dans la société française de l’entre-deux-guerres. Tout
comme son cycle des «Rois maudits», Maurice Druon transforme l’histoire d’un
empire financier en un roman-feuilleton des plus vivants. Il brosse un portrait
impitoyable des hommes d’affaires, du monde bancaire et ceux qui profitent de
leurs largesses ou tentent par tous les moyens de s’y opposer. Il nous fait
rencontrer l’aristocratie et le milieu de la grande bourgeoisie; l’auteur
décrit une société confrontée aux conflits sociaux et aux passions humaines,
dont l’argent est le principal moteur.
L'extrait qui suit est tiré du troisième volume de
la trilogie en question — Rendez-vous aux enfers. Marie-Ange
et Jean-Noël Schoudler, derniers descendants des « Grandes familles » sont seuls et désarmés devant les intrigues
de « l'enfer » de la société parisienne en 1939. Leur jeunesse et
leur beauté en feront l'objet de la convoitise des personnages vieillissants
et hideux de cette comédie humaine dont chaque visage: politique, littérature, théâtre nous est décrit par l'auteur avec
un réalisme sans indulgence.
3. Analyse de l’extrait du roman « Rendez-vous aux enfers »
LE SERVICE MILITAIRE DE JEAN-NOËL
Jean-Noël, aussitôt
rentré d'Italie, eut à accomplir son
service militaire.
Il avait, l'année
précédente, bénéficié du sursis habituellement accordé aux étudiants. Mais comme il avait négligé, au
moment de partir en voyage, de renouveler
ses inscriptions, son sursis avait
expiré. Et lorsqu'il débarqua du train de Venise, ce fut pour trouver l'ordre d'aller faire son temps légal
avec le premier contingent.
De l'armée, Jean-Noël ne
connaissait que le conseil de révision, qu'il avait passé dix-huit mois plus tôt.
Jamais Jean-Noël n'eût
imaginé qu'un quartier comme le 16e arrondissement pouvait recéler une si
forte proportion d'ouvriers, d'artisans,
d'employés pauvres. Le nombre de prolétaires que les bourgeois cachent, pour leur service, dans les petites rues obscures de leurs beaux quartiers, est
absolument incroyable. Il faut ces
recensements, obligatoires ou spontanés, que sont les conseils de révision ou les révolutions pour en
faire le compte.
Jean-Noël avait été surpris de voir que les
jeunes ouvriers étaient aussi gênés,
inquiets et pâles que les produits nerveux
de la bourgeoisie parisienne. Les fanfarons ne paradaient que pour masquer leur trac. Des vieillards
contemplaient, avec des yeux attendris
et pleurards, cette jeunesse où ils reconnaissaient leur passé. Les marchands ambulants, leurs éventaires dressés entre les marronniers, vendaient des ferblanteries,
des rubans et des colifichets aux
inscriptions obscènes. Tout cela avait la tristesse d'une fête populaire qui n'eût amusé personne.
Après une bonne heure
d'attente, le troupeau ayant franchi le portail au fronton « Egalite — Fraternité », avait gravi le grand escalier
de pierre, et défilé, la tête basse, devant les immenses listes, gravées dans
le marbre, des citoyens morts pour la France.
Parmi le cheptel dénudé de la future défense
nationale, Jean-Noël alla d'un gendarme guêtré de cuir noir, qui lui cacha
un œil pour lui mesurer la vue, à un second gendarme qui le pesa, à un
troisième qui lui fit sonner une toise sur le crâne, à un quatrième qui le
dirigea vers une grande table. Derrière la table se tenait un général à
lorgnons, ses feuilles de chêne posées devant lui, un colonel amorphe, et un
certain nombre de notables qui prenaient des notes on ne savait pas sur quoi.
Un major à trois galons, seul personnage, de
toute celle assemblée, chez lequel semblât demeurer une petite lueur
d'intellect, demanda à Jean-Noël ses titres universitaires.
— Baccalauréat, répondit le jeune homme.
— Vous savez lire et écrire? continua le
major en suivant les paragraphes d'un questionnaire imprimé.
— Oui.
— Monter à bicyclette ?
— Oui.
— A cheval ?
— Oui.
— Conduire un véhicule automobile?
— Oui.
Et pour terminer, il lui palpa les génitoires
en le priant de tousser.
Aussi, lorsque Jean-Noël, débarquant de
Venise, eut à affronter l'idée de la vie de quartier, des dortoirs à punaises,
du réveil à six heures, de la promiscuité et du maniement d'armes, il fut pris
de panique.
Marie-Ange était installée dans un petit
appartement meublé du quartier de la Muette, «prêté par Lachaume, en attendant
que je trouve autre chose...», expliquait-elle un peu gênée, en fait un
appartement loué par le ministre pour y loger sa jeune maîtresse. Marie-Ange
avait prévu une chambre pour son frère.
Sur ses rapports avec Simon, elle demeura
secrète.
Elle s'était pourtant promis de tout
expliquer à Jean-Noël dès l'arrivée de celui-ci et de lui faire comprendre
qu'elle n'était point blâmable...
Mais il ne sollicita pas de confidences ni ne
montra de réprobation. Que sa sœur fût partiellement entretenue par un ministre
dans la cinquantaine ne lui causait aucun souci.
Il considéra avec un mépris indulgent la
chambre que Marie-Ange avait affectueusement préparée pour lui, effleura du
regard des bibelots qui rappelaient leur enfance, leurs parents, et qu'elle
avait placés sur les meubles.
— C'est charmant. Ça fait petit bourgeois en
diable. C'est très drôle, dit-il.
Il rectifia la disposition des fleurs dans
les vases.
— ...très peu de femmes qui savent arranger
un bouquet, murmura-t-il.
Puis, tout à l'obsession de son départ pour
l'armée, il demanda:
— Lachaume peut sûrement faire quelque chose
pour moi, demander au ministre de la Guerre de me faire affecter dans un bureau
à Paris...
— Mais c'est lui le ministre de la Guerre.
— Comment? Depuis quand? s'écria Jean-Noël.
— Depuis cinq semaines, au dernier changement
de ministère. Il désirait ce portefeuille, et quand Simon veut quelque chose,
tu sais..., dit-elle avec une admiration destinée à faire grandir son amant
dans l'esprit de son frère.
— A Venise, nous vivions complètement hors du
monde, dit Jean-Noël. Mais c'est parfait! Cela tombe à merveille. Tu es...
Il allait dire « La maîtresse »; il se
reprit.
— ...tu es dans les meilleurs termes avec le
ministre de la Guerre, juste au moment où ton frère peut en avoir le plus
besoin. Tu es une sœur parfaite, admirable ! Quand vois-tu cette excellente
Excellence ?
— Je devais dîner avec lui ce soir. Mais
étant donné ton retour...
— Mais non, mais non, mon chéri, pas un
instant à perdre. Tu vas dîner avec lui.
Ce « mon chéri », ce bras passé autour de
l'épaule, ce mauvais ton mondain, cette indifférence complète de son sort à
elle, cette préoccupation unique de son sort à lui, cette hâte de profiter de
la situation, tout en Jean-Noël heurtait, surprenait ou blessait Marie-Ange.
Jean-Noël pouvait-il avoir autant changé en quelques mois, ou bien s'était-elle
fait de lui en son absence une idée qu'il n'avait jamais justifiée ?
Le soir même, elle parla à Simon.
Elle était un peu gênée, un peu honteuse de
demander ce genre de faveur à un homme qui rappelait volontiers qu'il avait
fait la guerre dans les tranchées.
— Mais, bien sûr. Je vais arranger cela, dit
Simon sans marquer le moindre étonnement.
Le lendemain, Simon, s'étant renseigné auprès
de ses services, apprit à Marie-Ange qu'il ne pouvait rien pour Jean-Noël avant
que celui-ci ait passé trois semaines dans un corps de troupe.
— Tout ministre que je suis, je ne peux pas
aller contre la loi. Mais trois semaines, après tout, ce n'est pas le diable !
— Et ensuite, je le fais affecter boulevard
Saint-Germain. Mais pour faire quoi, ça je n'en sais fichtre rien! Je suis en
train d'organiser la chasse aux inutiles dans mon ministère.
Il faudra que je justifie de l'emploi de ton
frère. Je vais encore me brouiller avec un ou deux colonels.
Parce qu'il avait répondu au major, le jour
du conseil de révision1 qu'il savait monter à cheval, Jean-Noël avait
été affecté au IVe hussards à Rambouillet.
tiré de La fin des hommes (Rendez-vous au
enfer) de M. Druon
1 conseil de révision — organisme
chargé d'examiner dans chaque canton, lors du recrutement, si les conscrits
sont aptes au service militaire.
Vocabulaire
1. Remplissez la grille de vocabulaire (Voir p.15) avec les mots:
sursis n. m. ; négliger
v. tr. ; expirer V. intr. ; receler
ou recéler ; recensement n. m. ;
fanfaron, -onne n. ; parader
v. intr. ; pleurard ; colifichet
n. m. ; obscène ; portail
n. m. ; gravir ; graver ;
notable n. m. ; feuilles de
chêne ; galon n. m. ; dortoir
n. m. ; promiscuité n. f. ; blâmable ; réprobation
n. f. ; affecter ; portefeuille
n. m. ; fichtre interj. ; effleurer ; solliciter
qqch de qqn ; se reprendre
2. Faites l’inventaire du lexique “militaire” d’après cet extrait,
repartissez-le dans la grille, en traduisant en ukrainien:
Noms
|
Adjectifs
|
Verbes
|
Expressions
|
contingent (m) –
набір, призов
|
militaire (service) –
військова (служба)
|
défiler –
проходити церемоніальним маршем
|
temps légal – строкова служба
|
A vous...
|
…
|
…
|
…
|
3. Étude des mots et des expressions:
1. Apprenez les sens du mot souci m:
·
État de l'esprit qui est absorbé par un objet et que cette préoccupation
inquiète ou trouble jusqu'à la souffrance morale → alarme, inquiétude, peine, tourment.
·
Être, chose qui trouble ou inquiète l'esprit → embarras, fam.
embêtement, ennui, tracas.
·
Attitude subjective d'une personne qui recherche un résultat; état
d'esprit de qui forme un projet → préoccupation, soin; intérêt.
2. Ne
confondez pas les verbes ranger et arranger.
Ranger → Disposer à
sa place, avec ordre: ranger ses vêtements.
Mettre de l'ordre dans (un lieu), y mettre
chaque chose à sa place : ranger une chambre, un cabinet, une
bibliothèque.
Arranger → Mettre
dans l'ordre que l'on juge convenable, disposer de la manière correcte ou
préférée: arranger des papiers, des livres, un appartement (le décorer).
On arrange
une fois pour toutes ou du moins pour longtemps; on range tous les jours.
On dit encore: se ranger à l'avis, à
l'opinion de qn. Se ranger du (ou au) parti de qn.
3. Retenez que le verbe justifier, construit avec de,
signifie « donner, apporter la preuve de » et est un terme de droit. Justifier
de son innocence. Il justifia de sa présence en cet endroit. Il devra justifier de sa qualité. Justifier de
l'accomplissement de toutes les formalités. Justifier de son identité en
montrant ses papiers. Reçu qui justifie d'un paiement.
Dans les autres cas, il se construit sans
préposition: justifier sa conduite. L'avocat qui a justifié son client. Le
mérite seul justifie l'ambition. Justifier un acte. Son revenu ne justifie pas
ce train de vie.
4. Retenez les expressions suivantes:
Être tout chose, se sentir tout chose signifie « éprouver un malaise difficile à analyser »:
Je me sens tout chose (=décontenancé,
souffrant, triste).
Donner libre cours à qch veut dire « donner prise, prêter le flanc, s'abandonner »: Donner
cours, libre cours à ses larmes, les laisser couler. Donner libre cours
à sa fureur, à sa douleur, à son imagination, à sa joie, ne plus la
contenir.
Exercices de lexique
1. Dites en d'autres termes:
1. Son sursis, avait expiré. 2. Il débarqua du train de Venise.
3. Recéler une forte proportion d'ouvriers. 4. Il faut ces recensements
obligatoires ou spontanés. 5. Mais il ne sollicita pas de
confidence, ni ne montra de réprobation. 6. Ça ne lui causait aucun souci.
7. Il effleura du regard des bibelots. 8. Il rectifia la
disposition des fleurs dans les vases. 9. Les fanfarons ne paradaient
que pour masquer leur trac. 10. Il se reprit.
2. Formez les verbes des noms
suivants et employez-les avec des compléments:
recensement m; révision f;
excellence f; faveur f; maniement m.
Modèle: recenser la population – проводити перепис
населення.
3. Quelle est la valeur
sémantique du verbe effleurer dans la phrase: « II... effleura du regard des bibelots ». Quelles acceptions de ce verbe
connaissez-vous? Que veut dire: effleurer une question ?
4. Traduisez en ukrainien
les expressions avec le verbe solliciter
et trouvez-en d’autres:
solliciter à la révolte; solliciter un
paiement; solliciter une audience; solliciter une place; solliciter
l'attention; solliciter une grâce ; être sollicité par.
5. Cherchez la différence
de nuance entre les synonymes pâle, blême, livide, blafard. Traduisez
en français:
1. Після перенесеної хвороби дівчинка схудла
і була блідою. 2. При світлі місяця його обличчя видавалося мертвотно-блідим.
3. Тьмяне світло проникало в кімнату через віконце. 4. ЇЇ дуже бліде обличчя та
втомлений вигляд свідчили про безсонні ночі.
6. Traduisez en ukrainien
les expressions et les phrases avec le mot
souci, donnez ses synonymes:
Se faire du souci (pour qqn, qqch.) ; être sans
souci ; avoir des soucis ; des
soucis d'argent ; être accablé, rongé, dévoré de soucis ; oublier ses
soucis ; avoir le souci de la perfection ; par souci d'honnêteté ;
avoir souci de.
Cela me donne bien du souci. Cet enfant est un perpétuel souci pour ses
parents. Cela vous épargnerait bien des soucis. Mon premier souci fut de partir
au plus vite. C'est le cadet (le dernier, le moindre) de mes soucis.
7. Citez les homonymes
sémantiques du verbe affecter. Dites en
français:
бути на обліку, стати на облік, призначати офіцера
в полк (прикомандирувати).
8. Quels sont les
compléments qui s'emploient avec le verbe
dresser pris au sens figuré ?
9. Expliquez en d’autres termes:
étant donné que; être dans les meilleurs
termes avec qn; tomber à merveille; se faire une idée de qch; se renseigner
auprès de qn; bénéficier de qch; passer un conseil de révision; mesurer la vue;
demander une faveur à qn; donner libre cours à qch.
10. Classez les verbes qu'on
emploie avec le mot loi dans les groupes synonymiques (par ex. : abroger, annuler, casser, rapporter,
révoquer, supprimer)
adopter
afficher
alléguer
appliquer
approuver
changer
citer
commenter
condamner
critiquer
discuter
éluder
enfreindre
entériner
établir
exécuter
expliquer
faire
imposer
interpréter
invoquer
maintenir
modifier
obéir à
observer
promulguer
proposer
publier
rejeter
repousser
respecter
sanctionner
suivre
tourner
transgresser
violer
voter
et répartissez
ces groupes dans la grille:
|
укласти
|
|
пропонувати
|
|
нав'язувати
|
|
обговорювати
|
|
змінювати
|
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підтримувати
|
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приймати
|
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оголосити
|
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тлумачити
|
втілювати
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посилатися
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порушувати
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дотримуватися
|
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відміняти
|
|
11. Thème
Phrases (20 points)
1. У нього в кімнаті порядок навіть тоді, коли він має неприємності.
2. Вони лише недавно переїхали, а вона вже облаштувала квартиру.
Проте в турботах вона забула купити подарунок своїй сестрі.
3. Він засвідчив свою особу, показавши документи. А потім поклав
їх у кишеню.
4. За останнім переписом населення наше місто нараховує 250
тисяч жителів.
5. Ти мусиш раз і назавжди навести лад у своїх книгах. - Це турбує
мене менш за все, бо іспит я вже склав.
6. Ми приєднуємося до думки попереднього оратора: ніхто не має права
відмінити цей закон.
7. Він був арештований за порушення закону, який щойно обнародували.
8. Йому було не по собі й він дав волю гніву.
9. Після аварії вони не складали протокол і не чіпали питання
відповідальності.
10. Він попросив керівну посаду для свого сина, адже перебував у
гарних стосунках із начальником.
Texte (20 points)
Військова служба
Жан-Ноель мусив пройти строкову службу,
оскільки відстрочка, яку він отримав у якості студента, була вичерпана
й він не зміг скористатися нею. Ідея воювати в траншеях його жахала,
тому він не бажав проходити призовну комісію, яка мала прикомандирувати
його в перший підрозділ. Напередодні війни представники міністерства
оборони, а також національної армії – майори, полковники,
генерали, видавали й виконували накази про призов новобранців, приречених
до життя в казармах та до вправ зі зброєю.
Révision
Répétez l'emploi des verbes dire et parler. Traduisez:
1.
Директор інституту говорив йому про ваш експеримент. 2. Він розповів друзям про
свої плани на майбутнє. 3. Не говоріть дурниць, вам ніхто не повірить. 4. Весь
вечір ми говорили про майбутню подорож. 5. Не будемо більше говорити про це. 6.
Студенти добре відгукувались про нового викладача фізкультури. 7. Що кажуть в
деканаті про нашу групу?
Étude du texte
Avant de
préparer le commentaire
·
Donnez la définition
du “roman-fleuve”. Quel écrivain appelle-t-on le “père” du roman-fleuve ?
·
Quelles sont
les particularités de ce genre littéraire ? Quelles techniques narratives
utilise-t-il ?
·
Quels autres
romans-fleuves du XXе siècle connaissez-vous ?
Pour l’introduction du commentaire
(auteur, œuvre, époque, genre du texte,
résumé du texte)
Pour le développement
·
intérêt littéraire (le genre
du texte, le type de texte /récit, dialogue, description, séquences narratives/,
le ton /comique, grave, lyrique/, le style et l’expression /vocabulaire,
constructions grammaticales, images, figures de style, les champs lexicaux, etc.
/);
·
intérêt psychologique (le
caractère, les sentiments, les réactions, les attitudes et le langage des
personnages);
·
intérêt documentaire (une étude
de mœurs, la description d’un milieu, un témoignage de civilisation).
Pour la conclusion
(rappel des principaux centres d’intérêt et
de l’idée générale)
Texte complémentaire
RENDEZ-VOUS AUX ENFERS
A partir du moment où il sortit du bureau de
Simon, Jean-Noël, pendant une semaine, ne connut plus ni jour ni nuit. Une
angoisse, qui le mettait dans un état semblable à celui de l'ivresse, lui avait
ôté le sommeil et le poussait à une activité mentale et physique incessante.
Entre ses commanditaires qui se dérobaient et
ses échéances vertigineuses, il se sentait parfois submergé par le désespoir,
et soudain vers cinq heures du matin, les nerfs à bout, la nuque douloureuse,
il se mettait à penser: « Et puis tant pis, j'irai en prison après tout. Ce sera
fini, ce sera un repos. » Et il songeait aussi, sincèrement, à se tuer, ce qui
serait un repos encore plus grand et plus définitif. La pensée de son père ne
le quittait pas en ces moments-là, et Jean-Noël se disait qu'une fatalité
héréditaire pesait sur lui.
Il habitait encore le George-V, n'ayant pas
de quoi payer la note pour pouvoir le quitter.
Il alla consulter des avocats qui lui
conseillèrent, l'un de faire une tractation avec ses commanditaires, l'autre de
leur faire un procès qu'il gagnerait sûrement... en deux ou trois ans. Il
obtint des répits dérisoires des créanciers.
Il alla trouver son cousin Valleroy, à qui il
n'osa pas dire complètement la vérité, mais qui la flaira. Le duc lui fit une
longue semonce qui se termina par ces mots:
« Enfin, je vais voir ce que je peux faire
pour toi. Téléphone-moi demain. »
Et le lendemain il lui fit répondre qu'il
était parti pour quinze jours en Lorraine.
Jean-Noël passa chez l'éditeur de son
grand-père pour y prendre ce que toute l'œuvre de La Monnerie avait produit
comme droits d'auteurs depuis un an et demi: quinze cents francs.
Jean-Noël vendit la boîte d'or que Pîm lui
avait donnée, et les quelques objets qu'il possédait qui pouvaient avoir
quelque valeur.
Avec cela, il put acquitter la note de
l'hôtel et se réfugier chez Marie-Ange.
Celle-ci fut inquiète de l'aspect de
Jean-Noël, de sa maigreur, de son aspect d'animal traqué.
« Inutile de dire à Simon que je suis revenu
ici, dit Jean-Noël. Et inutile de le dire à personne. Si on me demande au
téléphone, je ne suis pas là, tu ne m'as pas vu depuis longtemps, tu ne sais
pas où je peux me trouver.
— Simon m'a dit que tu avais des ennuis avec
ton film, et que tu t'étais assez mal conduit avec lui, répondit Marie-Ange.
Mais il n'a pas voulu me donner plus d'explications. Je t'ai téléphoné
plusieurs fois. On m'a répondu que tu étais sorti.
— J'avais de bonnes raisons pour faire
interrompre mon téléphone... Marie-Ange, qu'est-ce qu'il te reste encore à la
banque?
— Il doit me rester une quarantaine de mille
francs, à peine », dit Marie-Ange.
Jean-Noël lui raconta l'histoire de bout en
bout.
« Eh bien, je suis dans une bonne série !»
dit Marie-Ange.
Jean-Noël n'avait jamais vu à sa sœur cet air
soucieux et sombre, il ne lui avait jamais connu ce ton sec, presque agressif
et cet air d'être uniquement préoccupée d'elle-même: «Simon lа sûrement montée
contre moi », pensa-t-il.
«Marie-Ange, il me faut ces quarante mille
francs.
— Mais si je te les donne, dit-elle,
comprends donc qu'il ne me reste rien, plus rien, plus un sou...
— Tu ne vas pas me laisser aller en prison,
tout de même, et avec cela je peux gagner un peu de temps...
— ...je serai complètement à la merci de
Simon.
— Il
peut bien s'occuper
de toi quelque temps, répondit
Jean-Noël. Et puis tu peux sûrement retourner chez Marcel Germain... oh !
quelques mois, le temps que je retrouve une situation... »
Tiré de
Rendez-vous aux enfers de M. Druon
Travail individuel:
En comparant
les deux textes, montrez l'évolution des caractères de Jean-Noël et de Marie-Ange.
Employez dans votre récit les tours suivants:
pousser qn à une activité incessante; se
dérober à qch; avoir les nerfs à bout; faire une tractation avec qn; obtenir un
répit dérisoire; flairer la vérité; faire une semonce; les droits d'auteur;
acquitter la note; avoir de bonnes raisons pour; raconter l'histoire de bout en
bout; monter contre qn; être à la merci de qn.
Note historique
La Seconde Guerre Mondiale et la France
Aux élections de 1936 le Front populaire (alliance électorale des socialistes, radicaux et
communistes) obtient la majorité absolue à la Chambre. Les socialistes étant les plus nombreux, leur leadeur Léon Blum forme un gouvernement qui
prend une série de mesures sociales sans précédent en France. Cependant la
guerre d’Espagne révèle la fragilité de l’alliance entre partis de gauche.
L’hostilité des partis de droite et des milieux d’affaires ainsi que la fuite
des capitaux obligent Léon Blum à annoncer une « pause » dans les
réformes. Le 20 juin 1937, le Sénat lui refuse les pleins pouvoirs financiers.
A partir d’avril 1938, le gouvernement
Daladier met fin au Front populaire et tente de préparer la France à la guerre
contre l’Allemagne nazie. Le 30 septembre 1938 Daladier signe avec Hitler,
Mussolini et l’anglais Chamberlain les
Accords de Munich dans lesquels il accepte l’annexion par l’Allemagne nazie
d’une partie de la Tchécoslovaquie, alliée de la France. Le Parti Communiste
critique le gouvernement, coupable à ses yeux de trahir l’idéal antifasciste du
Front populaire.
Brisée par les conflits qu’elle n’arrive pas
à surmonter; économiquement usée, la France entre cependant dans la guerre. Le 1er
septembre 1939, à l’aube, la Wehrmacht a franchi la frontière polonaise. En
réponse la France, après la
Grande-Bretagne, déclare la guerre au
IIIe Reich. Après 10 mois de « drôle de guerre » pendant lesquels l’inaction démoralise l’armée
française, Hitler attaque. Les divisions allemandes percent le front à l’ouest
de Sedan et atteignent La Manche en une semaine. Puis c’est la débâcle et l’exode
des civils qui fuient l’envahisseur.
Le 16 juin 1940 le ministre de la Défense nationale Pétain impose l’armistice
au gouvernement divisé et refugié à Bordeaux. Le gouvernement du maréchal Pétain signe l’armistice le 22 juin. Le
pays est au deux-tiers occupé, coupé en deux zones par la ligne de démarcation,
infranchissable sans autorisation allemande. C’est la période de l’Occupation. Le Général de Gaulle, alors inconnu, lance de
Londres un appel à la résistance.
Rencontrant Hitler, Pétain convient du
principe d’une collaboration politique.
Son message incite les Français à entrer dans la voie de la collaboration d’État.
Dès le 3 octobre 1940 le gouvernement de
Vichy a arrêté un premier statut des juifs qui les exclut de nombreuses
professions (enseignants, haut fonctionnaires, journalistes) et des entreprises
qu’ils possèdent. En 1941 un commissariat aux questions juives est créé, des milliers de juifs seront arrêtés. En
1942 Laval devient chef du gouvernement. Le port des étoiles jaunes pour les
juifs est obligatoire. La police française est mise à la disposition des nazis
pour « rafler les juifs ».
En 1943 le service du travail obligatoire (STO)
en Allemagne est institué pour les jeunes français de 21 à 23 ans. Le refus du
STO entraîne de nombreux jeunes gens vers les
maquis de la Résistance. A Londres,
se constitue le Comité national français.
La France libre a désormais son « gouvernement ». La première réunion
de Conseil National de la Résistance se tient à Paris sous la présidence de Jean Moulin.
Le 6 juin 1944 les soldats anglais,
canadiens et américains débarquent en Normandie. Les combattants de la
Résistance participent aussi dans les combats de la Libération. De Gaulle installe son Gouvernement provisoire dans
Paris libéré. Écrasée, l’Allemagne signe,
à Reims puis à Berlin, une « capitulation
sans condition ».
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